Au titre de ses perspectives 2016, John Greenwood, économiste en chef d'Invesco, estime que la reprise en cours au niveau mondial, soutenue par l'expansion des économies développées, ne devrait pas être impactée par le resserrement monétaire en cours aux Etats-Unis. « La principale raison est qu'une croissance inférieure à son niveau historique et une faible inflation devraient permettre d'éviter un resserrement monétaire qui signifierait un arrêt précoce de l'expansion », explique-t-il.

Pour lui, l'expansion du cycle économique mondial en cours sera longue, à une condition toutefois : que la masse monétaire et le crédit retrouvent le chemin de la croissance. Pour l'heure, avertit John Greenwood (Invesco), les États-Unis sont la seule grande économie où la croissance de la masse monétaire et du crédit soit revenue à la normale avec des taux de 6 à 8 %.

"Si les banques commerciales sont en mesure de maintenir ces taux de croissance, les marchés actions et immobiliers peuvent ignorer cette phase initiale de hausse des taux d'intérêt, à mon avis, et l'économie peut croître pendant plusieurs années avant que le cycle économique n'atteigne un pic", souligne l'économiste.

Peu soucieux de l'impact du relèvement des taux d'intérêt américain sur la croissance, John Greenwood y voit même le signe que "les États-Unis ont retrouvé une trajectoire de croissance normale". Ils devraient donc reprendre un rôle de locomotive de l'expansion mondiale alors que le rebond reste plus fragile en Europe et au Japon et que les économies émergentes restent dans des situations difficiles.

Ces dernières ne devraient cependant pas être suffisantes pour faire dérailler la croissance des économies développées. "Alors que certaines entreprises ou certains secteurs ne peuvent pas éviter d'être affectés par les problèmes des pays émergents, les effets de transmission des principaux éléments fondamentaux positifs - tels que la politique monétaire et l'amélioration des bilans - fonctionnent encore principalement dans le sens des marchés développés vers les pays émergents, et non vice versa", souligne John Greenwood, économiste en chef d'Invesco.