La Commission européenne envisage d'autoriser des dérogations de grande ampleur à une proposition d'interdiction des substances connues sous le nom de PFAS, ou "produits chimiques éternels", afin de protéger des industries clés, a rapporté le journal allemand Welt mercredi.

Citant une lettre de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, au groupe parlementaire européen EVP, Welt a rapporté que la Commission proposerait des exemptions pour l'utilisation des produits chimiques dans la transformation numérique et environnementale de l'Union, ainsi que pour la volonté de l'UE d'atteindre une "autonomie stratégique".

La Commission est consciente qu'une interdiction mettrait en péril les investissements dans les technologies clés, selon le Welt.

La Commission européenne n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

En février dernier, l'UE a commencé à envisager l'interdiction de ces substances largement utilisées mais potentiellement nocives, dans le cadre de ce qui pourrait devenir la plus vaste réglementation de l'industrie chimique de l'Union.

Une période de consultation de six mois visant à donner aux entreprises et aux industries concernées l'occasion d'exprimer leur point de vue s'est achevée en septembre 2023.

Parmi les réponses critiques des industries, l'association européenne des fabricants de produits chimiques Cefic a déclaré qu'une interdiction entraverait la production de batteries, de semi-conducteurs, de véhicules électriques et d'énergies renouvelables.

Le surnom de "produits chimiques à vie" provient de leur capacité à s'accumuler dans l'eau et les sols parce qu'ils ne se décomposent pas en raison d'une liaison extrêmement forte entre les atomes de carbone et de fluor.

Ces produits chimiques sont utilisés dans des dizaines de milliers de produits et de machines, notamment des médicaments, des voitures, des textiles et des éoliennes, en raison de leur résistance à long terme aux températures extrêmes et à la corrosion.