Quand les dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord en décembre sur un système de vote à la majorité de 85% plutôt qu'à l'unanimité au sein du Mécanisme européen de stabilité (MES), la Finlande était le seul pays à n'avoir pas soutenu ce changement. Un tel amendement au projet de traité sur le MES nécessite une majorité des deux tiers au parlement finlandais dont le gouvernement ne dispose pas.

Le nouveau système à la majorité a été proposé par la France et l'Allemagne pour surmonter l'opposition de pays plus petits pays comme la Slovaquie et la Finlande, et permettre aussi d'assurer un soutien financier aux pays ayant perdu la confiance des marchés.

"La Finlande a proposé que quand le soutien est accordé dans le cadre d'une procédure d'urgence, nous créions une sorte de provision financière dans les livres du MES pour ce soutien", a déclaré un responsable de la zone euro participant aux discussions.

"Nous en avons discuté ces derniers jours et l'idée est acceptable pour à peu près tout le monde. Aussi, si ça marche au parlement finlandais, ce serait bien", ajoute-t-on.

DERNIERS OBSTACLES

Les ministres des Finances de la zone euro réunis au sein de l'Eurogroupe discuteront du traité sur le MES lundi. Il s'agit de supprimer les derniers obstacles pour pouvoir soumettre le texte aux parlements nationaux en vue d'une ratification.

Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen s'est lui aussi dit optimiste. "Je suis sûr que nous pouvons trouver une bonne solution sur le MES. Il y a des négociations en cours au niveau des fonctionnaires et les nouvelles en provenance de ces négociations ont été tout à fait encourageantes", a-t-il dit.

Le MES fonctionnera en parallèle avec l'actuel fonds de secours de la zone euro, le FESF, entre son entrée en vigueur à la mi-2012, et la mi-2013.

A la différence du Fonds européen de stabilité financière qui fonctionne avec la garantie des Etats pour emprunter des fonds et les prêter, le MES disposera d'un capital de départ de 80 milliards d'euros et d'un capital mobilisable de 620 milliards d'euros, ce qui en fera un organisme proche d'une banque.

La capacité de prêt combinée des deux fonds est plafonnée à 500 milliards d'euros. Mais les dirigeants de la zone euro devraient aborder en mars la question de la suppression de ce plafond.

"Dans le dernier projet de traité MES, il y a la possibilité de faire un appel automatique de capital pour maintenir la capacité combinée du FESF et du MES", explique un responsable de la zone euro. "En d'autres termes, toute perte de puissance de feu du FESF serait automatiquement compensée par une augmentation de celle du MES durant la période de transition."

Pour l'instant, l'Allemagne est opposée à la suppression du plafond de 500 milliards d'euros.

Danielle Rouquié pour le service français, édité par Catherine Monin

par Jan Strupczewski