Les agriculteurs français, premier producteur agricole de l'Union européenne, se plaignent de la concurrence déloyale que leur livrent leurs rivaux dans des pays où la réglementation est moins contraignante. Au cours de la semaine écoulée, ils ont érigé des barrages routiers sur les autoroutes pour faire connaître leur cause. Ils ont également endommagé des biens, notamment des bureaux de l'administration locale.
Les manifestations françaises font suite à des actions similaires dans d'autres pays européens, dont l'Allemagne et la Pologne, à l'approche des élections européennes de juin, au cours desquelles l'extrême droite - pour laquelle les agriculteurs représentent un électorat de plus en plus important - devrait gagner du terrain.
La dirigeante de l'extrême droite française, Marine Le Pen, la plus proche adversaire du président Emmanuel Macron lors des élections de 2017 et de 2022, a rendu visite à certains des manifestants dans le nord de la France.
"Nous devons sortir notre agriculture de ces accords de libre-échange", a-t-elle déclaré.
Vendredi, le gouvernement a abandonné son projet de réduire progressivement les subventions publiques sur le diesel agricole et a annoncé d'autres mesures visant à réduire les pressions financières et administratives auxquelles les agriculteurs sont confrontés. Néanmoins, de nombreux agriculteurs en veulent plus.
"Nous examinerons toutes les autres mesures que nous pouvons prendre concernant ces aspects de la concurrence déloyale", a déclaré M. Attal dimanche.
La FNSEA, le plus grand syndicat agricole français, a déclaré qu'elle poursuivrait les manifestations et d'autres syndicats ont menacé de bloquer les routes autour de Paris et du marché de gros alimentaire de Rungis, près de la capitale. (Reportage de Sudip Kar-Gupta, Bertrand Boucey, Yves Herman, Manuel Ausloos ; rédaction de Barbara Lewis)
