Les actions en Europe se dirigent toutefois vers un 11e mois de hausse d'affilée, dans des marchés largement soutenus par les politiques ultra-accommodantes des banques centrales et la perspective de nouvelles mesures d'assouplissement à venir pour soutenir la croissance.

À Paris, l'indice CAC 40 se replie de 0,26% à 3.858,77 points vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,64% mais à Londres, le FTSE cède 0,11%.

L'indice paneuropéen EuroStoxx 50, qui venait de reprendre 6,4% quasiment d'une traite depuis le 17 avril, recule de 0,1%.

L'annonce d'une baisse de l'inflation à son plus bas niveau depuis trois ans dans la zone euro, tandis que le taux de chômage bat un nouveau record, confortent les anticipations de baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) dès ce jeudi.

"Je serais surpris que (la BCE) n'abaisse pas ses taux. Jusqu'où faudra-t-il aller pour qu'elle se décide à agir ?", dit Richard Driver, analyste devises chez Caxton FX.

"Il y a un grand débat concernant l'impact effectif d'une baisse des taux, mais à vrai dire, avec une inflation si faible comme ce qu'on a vu ce matin, cela vaut la peine d'essayer."

Des indicateurs moroses aux Etats-Unis ont de leur côté renforcé le sentiment que la Réserve fédérale américaine, qui entame une réunion de deux jours ce mardi, pourrait envisager de nouvelles mesures de soutien de l'économie américaine.

Les valeurs bancaires (+1,1%) affichent la plus forte hausse sectorielle en Europe, après les bons résultats d'UBS, Deutsche Bank et Lloyds.

Deutsche Bank s'adjuge 7,7%, plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, après avoir annoncé qu'elle étofferait son bilan par le biais d'une augmentation de capital de 2,8 milliards d'euros et publié des bénéfices supérieurs au consensus au premier trimestre.

UBS bondit de 7% après des résultats meilleurs que prévu, avec une forte hausse du trading pour compte propre et une progression de son activité de gestion de fortune.

Lloyds prend 4,4% après avoir annoncé un bénéfice net en forte hausse et doublé son objectif de réduction de coûts . Société générale prend 2,4% dans leur sillage.

L'euro perd un peu de terrain en perspective d'une baisse des taux de la BCE.

Le dollar quant à lui se stabilise près de ses plus bas d'environ deux semaines face à un panier de devises en vue de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la Fed.

Les futures sur Bund progressent vers de nouveaux records, tandis que les rendements des obligations souveraines italiennes et espagnoles retombent à leurs plus bas niveaux depuis 2010. Toutefois, la hausse pourrait être de courte durée en cas de baisse des taux de la BCE.

Le baril de pétrole consolide ses gains, sous la barre des 104 dollars, tandis que les matières premières, dont l'or, reculent. Le cuivre s'apprête à accuser sa plus forte baisse mensuelle en près d'un an dans l'inquiétude sur la croissance mondiale et donc la demande de pétrole. Toutefois, la perspective d'une baisse des taux de la BCE limite les pertes.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison