par Matthieu Protard	
    PARIS, 13 janvier (Reuters) - Les banques françaises, dont les notes
de crédit sont placées sous surveillance depuis la fin de l'année, risquent de
voir leur notation être une nouvelle fois abaissée après l'annonce vendredi de
la dégradation de la note souveraine de la France par Standard & Poor's.	
    Le ministre de l'Economie, François Baroin, a annoncé dans la soirée que la
note du pays était dégradée par S&P d'un cran de AAA à AA+. (voir
 ) 	
    Déjà confrontées à des difficultés de financement en raison de la crise de
la dette souveraine et de la défiance des investisseurs envers le système
bancaire européen, les banques françaises, dont les agences de notation
soulignent qu'elles bénéficient d'un soutien implicite de l'Etat, verront dès
lors leurs coûts de refinancement augmenter.	
    "Quand on a vu ce qui s'est passé en Italie, on voit que la dégradation de
la note d'un Etat est suivie ensuite d'une dégradation des notes des banques des
pays", relève un analyste londonien qui n'a pas souhaité être nommé.	
    "Certaines banques françaises vont devoir avoir plus de collatéral dans
leurs transactions avec leurs contreparties. Le coût de financement va aussi
augmenter un peu", poursuit-il.	
    Pour aider les banques européennes à se refinancer, la Banque centrale
européenne (BCE) a d'ailleurs décidé en décembre de lancer une opération inédite
de prêts à trois ans. Elle a ainsi alloué près de 500 milliards d'euros.
 	
    Pour les analystes, la liquidité exceptionnelle de la BCE ne résout pas pour
autant les problèmes de financement des banques à plus long terme.	
    Dans ce contexte, les grandes banques françaises, trop dépendantes des
ressources en dollar pour leurs activités de marchés et de financements, ont
toutes engagées depuis la fin de l'été des plans de réduction de taille de leur
bilan.	
    A la Bourse de Paris, après avoir réduit leurs gains ou s'être retournées à
la baisse sur les rumeurs de dégradation de la France par S&P, les valeurs
bancaires françaises ont terminé la séance en ordre dispersé.	
    BNP Paribas et Société générale ont fini en progression
de respectivement 2,52% et 0,28% tandis que Crédit agricole et Natixis
 ont clôturé dans le rouge, en baisse de 0,38% et de 0,2%.	
    L'indice bancaire européen a quant à lui terminé sur une hausse de
1,03%.	
    Voici les notes de crédit long terme des quatre principales banques
françaises attribuées par les trois agences S&P, Moody's et Fitch:	
    	
Etablissement         Agence       Note long terme     Perspective	
	
BNP Paribas           S&P          AA-                 Négative           	
             Moody's      Aa3                 Négative	
                      Fitch        A+                  Stable 	
    	
BPCE                  S&P          A+                  Négative                 
 	
             Moody's      Aa3                 Stable	
                      Fitch        A+                  Négative	
    	
Crédit agricole       S&P          A+                  Négative           	
(groupe)              Moody's      Aa3                 Négative	
             Fitch        A+                  Stable	
    	
Société générale      S&P          A+                  Négative	
             Moody's      A1                  Négative	
                      Fitch        A+                  Négative	
    	
Sources : sociétés, Thomson Reuters	
	
 (Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : SOCIETE GENERALE, BNP PARIBAS, NATIXIS, CREDIT AGRICOLE