M. Draghi: La BCE prête à tous les scénarios après le référendum britannique

La Banque centrale européenne est prête à toutes les éventualités suivant le référendum britannique sur l'UE, a déclaré le président de la BCE, Mario Draghi, lors de son deuxième dialogue monétaire cette année avec la commission des affaires économiques et monétaires mardi. M. Draghi a refusé de spéculer sur un résultat possible du vote, mais a admis qu'il est 'difficile de prévoir les différentes dimensions du vote sur les marchés et les économies de la zone euro'.

Mario Draghi a noté que la décision rendue par la Cour constitutionnelle allemande mardi à propos des opérations monétaires sur titres (OMT) de Banque centrale européenne (BCE), 'confirme la décision précédente de la Cour de justice qui a conclu que le programme d'OMT est compatible avec le droit communautaire et relève du mandat de la BCE'.

'La zone euro récupère à un rythme modéré mais régulier'

Il a également fait valoir que les mesures de politique monétaire de la BCE sont efficaces: 'La reprise de l'économie de la zone euro a pris de l'ampleur au début de l'année. On s'attend à ce qu'elle procède à un rythme modéré mais constant, soutenu par la demande intérieure solide et le passage efficace de nos mesures de politique monétaire à l'économie réelle.'

Le taux annuel du PIB en volume devrait augmenter de 1,6% cette année et de 1,7% au cours des deux prochaines années. L'inflation devrait se redresser vers la fin de 2016. Par la suite, l'inflation devrait encore augmenter pour atteindre 1,3% en 2017 et 1,6% en 2018, de la même façon qu'une reprise économique se renforçant mobilise des ressources inutilisées, a-t-il dit. Cependant, le niveau de l'investissement total réel dans la zone euro reste plus de 10% en dessous des niveaux d'avant la crise, a ajouté le Président de la Banque centrale européenne.

Concernant l'achat d'actifs de la BCE - ou le programme d'assouplissement quantitatif -, M. Draghi a indiqué que l'assouplissement profite aux petites et moyennes entreprises, qui dépendent fortement du crédit bancaire, en particulier. 'Sans notre politique de relance, non seulement la croissance mais aussi l'inflation seraient beaucoup plus faibles', a-t-il dit.

La convergence entre les membres de la zone euro, un 'ingrédient nécessaire'

Dans le même temps, il a averti que l'incertitude reste élevée et les risques à la baisse sont encore importants en raison de la fragilité persistante de l'économie mondiale et des développements géopolitiques. Il a également préconisé des réformes structurelles et a souligné la nécessité d'une plus grande convergence entre les économies de la zone euro: 'La convergence est un ingrédient nécessaire. Les mêmes pays ne devraient pas toujours être débiteurs ou créanciers car cela conduirait à une union de transfert'.

Sur le pacte de stabilité et de croissance, Mario Draghi a affirmé que les règles doivent être respectées 'entre les pays et à travers le temps', le Pacte étant le point d'ancrage pour la stabilité dans la zone euro.

Au sujet de l'EDIS: 'Les banquiers sont désormais traités de la même façon, les déposants ne le sont pas'

Interrogé sur le système européen de garantie des dépôts (EDIS), ou 'troisième pilier' de l'Union bancaire qui n'est pas encore en place, M. Draghi a dit que la BCE n'y joue pas de rôle spécifique. Il a noté que les négociations avaient été interrompues pour d'abord écarter les risques pour les portefeuilles bancaires en limitant leurs avoirs en obligations souveraines, mais a déclaré qu'un compromis est nécessaire car 'nous traitons maintenant les banquiers de la même façon, mais pas les déposants'.

Sous la présidence de: Roberto Gualtieri (S&D, IT)

Revoir les déclarations de (cliquer sur le lien pour ouvrir l'enregistrement vidéo):

Introduction par Roberto GUALTIERI, Président de la commission ECON

Déclaration de Mario DRAGHI (partie 1), Président de la Banque centrale européenne

Déclaration de Mario DRAGHI (partie 2), Président de la Banque centrale européenne

Questions des députés européens

Pablo ZALBA BIDEGAIN (PPE, ES)

Pervenche BERÈS (S&D, FR)

Pirkko RUOHONEN-LERNER (ECR, FI)

Ramon TREMOSA i BALCELLS (ADLE, ES)

Marisa MATIAS (GUE/NGL, PT)

Philippe LAMBERTS (Verts/ALE, BE)

Marco VALLI (EFDD, IT)

Barbara KAPPEL (ENL, AT)