Au total, la troisième banque italienne affiche au titre de 2012 une perte de 3,17 milliards d'euros, contre 2,5 milliards prévus par le consensus. En 2011, sa perte nette avait atteint 4,7 milliards.

Monte Paschi, qui a reçu le mois dernier quatre milliards d'euros d'aide de l'Etat italien, explique avoir inscrit dans ses comptes 2,7 milliards d'euros de provisions sur créances douteuses, dont 1,4 milliard sur le seul quatrième trimestre. Ce dernier chiffre est deux fois plus important qu'attendu par les analystes.

Le groupe toscan, souvent présenté comme la plus vieille banque du monde, a également enregistré une perte avant impôt de 730 millions d'euros liée à trois importantes transactions sur des dérivés.

"L'année a été difficile", a résumé lors d'une téléconférence avec des analystes l'administrateur délégué, Fabrizio Viola, nommé en 2012 pour redresser le groupe.

Il a ajouté que l'inspection du portefeuille financier de la banque était achevée et assuré qu'il n'y avait plus aucune mauvaise surprise à redouter.

Pour les analystes, la banque reste insuffisamment capitalisée. L'un d'eux a estimé que le ratio de solvabilité "core Tier 1" n'était que de 6,9%, bien en dessous donc du plancher de 9% requis par l'Autorité bancaire européenne.

BAISSE DE 3,7% DES COÛTS EN 2012

Monte Paschi, durement touché par la crise de la zone euro en raison de son importante exposition à la dette publique italienne, a été la seule banque d'Italie à n'avoir pas respecté les exigences de capitaux propres fixées l'an dernier par les autorités européennes.

Fin 2012, son bilan intégrait 25,8 milliards d'obligations d'Etat italiennes, ce qui en fait la plus exposée du secteur au regard de l'actif net.

Mais c'est surtout la révélation, en janvier, des pertes sur dérivés, qui a plongé le groupe dans la crise, en conduisant la justice italienne à lancer de nouvelles investigations venues s'ajouter à celles déjà en cours sur l'acquisition coûteuse, en 2007, de sa rivale Antonveneta.

Le produit net bancaire du groupe a reculé de 6,2% au cours de l'année en raison d'une baisse de 18% de son produit net d'intérêts.

Les prêts en défaut ("non performing loans") ont augmenté de 6% au dernier trimestre 2012 à 7,3 milliards d'euros un niveau que le directeur financier, Bernardo Mingrone, a jugé "indéniablement élevé".

Il a ajouté que les dépôts de la banque avaient souffert en février de la mauvaise publicité entourant son nom mais qu'ils s'étaient repris en mars.

La banque a aussi souligné que ses coûts avaient diminué de 3,7% en 2012. Le groupe, qui a annoncé 4.600 suppressions de postes et 400 fermetures d'agences d'ici 2015, a précisé que 1.660 personnes auraient quitté l'entreprise d'ici la fin du premier semestre et dit avoir déjà fermé 200 agences.

Silvia Aloisi, Nicolas Delame et Marc Angrand pour le service français

par Silvia Aloisi