Vers une diminution des ressources pétrolières

La Norvège a été partiellement épargnée lors de la crise de 2008, grâce à l’envolée des cours du pétrole (récession de 1.6% en 2009). Depuis les années 90, c’est bien le secteur pétrolier qui tire la croissance norvégienne. En effet, les recettes pétrolières norvégiennes devancent largement les autres sources de revenus budgétaires mais elles sont tombées à 34 milliards d’euros en 2014 contre 40 milliards un an plus tôt et 48 milliards en 2012 (soit 30% des recettes totales de l’Etat). Le pays a aujourd’hui quitté le club très select des 10 premiers exportateurs de pétrole pour occuper la quatorzième position.

Les investissements pétroliers commencent d’ores déjà à baisser. En effet, la Norges Bank (Banque Centrale norvégienne) table sur une diminution de ses investissements de 10% en 2015 et de 15% en 2016. Par ailleurs, les coûts de production du pétrole norvégien figurent parmi les plus élevés au monde, avec notamment le coût de sa main d’œuvre supérieure de 47% à la moyenne des pays européens.

La couronne norvégienne, pétro-monnaie par excellence, a été fortement entravée par le nouveau choc pétrolier. Elle a perdu énormément de sa valeur et atteint actuellement des niveaux inégalés depuis 2008. La couronne est susceptible de continuer sa baisse tant que la chute des cours du pétrole continuera. Il faut aujourd’hui 9,03 couronnes pour obtenir un euro.
Dans l’OBX, l’indice d’Oslo, le compartiment énergétique pèse pour 30%, dont 18% pour le géant énergétique Statoil. Paradoxalement, cet indice n’a pas baissé dernièrement et a même gagné 8% depuis le premier janvier (+11% pour Statoil, détenu à 70% par l’Etat norvégien).

 
Vers une utilisation des ressources du fonds souverain norvégien

La Norvège savait que ses réserves de gaz et pétrole n’étaient pas infinies, et elle avait ainsi créé le « Petroleum Fund » en 1990 pour gérer les excédents provenant de l’exportation de pétrole. Le fonds souverain Norvégien, premier fonds souverain au monde, pèse actuellement 878 milliards de dollars. En 2013, il affichait une performance de 16% et en 2014 de 7.6%, soutenu par les prix du pétrole.

C’est le gouverneur de la Banque Centrale, Oeystein Olsen, qui a annoncé en février que la Norvège devrait sous peu piocher dans son énorme fonds souverain (les transferts au fonds souverain se sont arrêtés lorsque le baril est passé sous les 60$). Les norvégiens savaient qu’ils devraient un jour taper dans les réserves, mais ils ne se doutaient pas que ce jour viendrait si vite.
 
 
Vers quoi va se tourner la Norvège ?

Il convient de relativiser la situation norvégienne, notamment avec sa production gazière. La Norvège est actuellement le 5ème producteur et le 3ème exportateur mondial de gaz et ainsi les exportations de gaz viennent grossir fortement la manne financière issue des hydrocarbures. C’est pourquoi la Norvège continuera d’être un fournisseur stable d’énergie dans les années à venir, sans compter le fait que des experts estiment aussi qu’il reste encore 50% des ressources pétrolières norvégiennes à exploiter.

Elle aura aussi un marché important dans l’industrie des services pétroliers, notamment grâce à ses investissements passés. Enfin, elle pourra compter sur ses exportations de bois et sur le développement de sa pêche.