SEOUL, 12 mars (Reuters) - L'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye, destituée il y a deux jours par la Cour constitutionnelle dans une affaire de trafic d'influence, a quitté dimanche soir les locaux de la présidence.

Park, première dirigeante démocratiquement élue du pays à être ainsi écartée du pouvoir, a quitté la Maison bleue peu avant 18h00 (09h00 GMT) et a pris le chemin de sa résidence personnelle à Séoul, dans le quartier de Gangnam.

Une foule de partisans l'attendait devant sa maison, où son convoi est arrivé une demi-heure plus tard environ.

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a confirmé vendredi à l'unanimité de ses huit juges sa destitution votée en décembre par le parlement.

La désormais ex-chef de l'Etat, qui dément toute malversation, est accusée de pressions sur de grandes entreprises pour qu'elles fassent des dons à deux fondations chargées de soutenir ses initiatives politiques. Privée de son immunité présidentielle, elle encourt une peine de prison.

"Je suis désolée de ne pas avoir pu aller au terme du mandat de présidente qui m'avait été confié", a-t-elle fait savoir par l'intermédiaire d'un porte-parole.

"Cela prendra du temps, mais je suis convaincue que la vérité triomphera", a-t-elle ajouté.

Il s'agissait de sa première déclaration publique depuis la confirmation de sa destitution, vendredi.

Une élection présidentielle anticipée a été fixée au 9 mai prochain.

En tête dans les sondages d'intentions de vote, le libéral Moon Jae-in, favorable à une politique de dialogue avec le régime de Pyongyang, a promis dimanche de mettre en place, s'il est élu, un gouvernement de justice et de bon sens.

La crise politique inédite en Corée du Sud survient dans un contexte de grande tension avec le voisin du Nord. A la suite d'un nouvel essai de missiles balistiques, en début de semaine, les Etats-Unis, garants de la sécurité du Sud, ont décidé d'accélérer le déploiement de leur système de défense antimissile THAAD.

Ce "bouclier" antimissile est décrié par la Chine, qui redoute que le puissant radar qu'il comporte ne compromette sa sécurité. (Suyeong Lee, Ju-min Park et Hyunjoo Jin; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)