Genève (awp) - UBS n'est plus la banque dépositaire des fonds de compensation de l'AVS/AI/APG, qui représente 40,6 milliards de francs suisses. Elle a perdu ce mandat au profit d'une institution concurrente américaine, State Street, rapporte lundi la Tribune de Genève.
Le nouveau mandataire est la succursale zurichoise de la filiale munichoise de cette entreprise spécialisée dans la gestion d'actifs basée à Boston, précise le journal genevois.
La décision a été prise en décembre 2023 par le conseil d'administration de Compenswiss, organisme de la Confédération chargé de la gestion des fonds de compensation de l'assurance vieillesse et survivants (AVS), de l'assurance invalidité (AI) et du régime des allocations pour perte de gain (APG).
State Street a gagné un appel d'offres lancé en 2021, et devient banque dépositaire de ces fonds en raison de ses compétences techniques et du prix, selon Compenswiss, qui n'a communiqué aucun prix. Un expert contacté par le quotidien calcule que les droits de garde ont pu être négociés à 8 millions de francs suisses.
La transition est en cours et devrait être finalisée au troisième trimestre, a communiqué Compenswiss à la Tribune.
Selon ses dires, les milliards cotisés ne devraient pas quitter le pays car la banque dépositaire a un rôle uniquement administratif: "les actifs suisses restent en Suisse, les actifs étrangers restent à l'étranger. Une banque dépositaire nomme une banque sous-dépositaire dans (presque) chaque pays. Pour State Street, la banque sous-dépositaire en Suisse est UBS, donc tous nos actifs suisses restent chez UBS".
Même en cas de scénario catastrophe, une faillite de State Street par exemple, Compenswiss conserverait les avoirs de fonds puisque une banque dépositaire n'en est nullement détentrice, assure un expert indépendant en investissement, Anton Sussland, lui aussi interrogé par le journal. Il estime pour sa part les frais à 20 millions.
Pour lui, la reprise de Credit Suisse par UBS apparaît comme un facteur d'explication incontournable pour comprendre que la banque aux trois clés ne soit plus dépositaire du fonds AVS/AI/APG. "Le fait qu'elle prenne une telle place dans le marché bancaire accroît le risque de conflits d'intérêts", a-t-il souligné.
De son côté, Compenswiss nie tout lien avec la reprise de Credit Suisse. "Les conditions contractuelles avec UBS, et notamment le prix, ont été régulièrement revues au fil des années. Par contre, il est parfois important de faire un appel d'offres complet", dit-il.
Contacté par l'agence AWP, Compenswiss n'avait pas réagi dans l'immédiat.
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