FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) a franchi cet après-midi l'étape ultime en matière de politique monétaire en lançant un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité.

Cette politique d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing", QE) débutera en mars et s'achèvera en septembre 2016, en dépit des réticences de certains pays, Allemagne en tête.

Avec les mesures déjà prises de rachats de titres privés et de crédit bon marché accordé aux banques, la BCE injectera désormais 60 milliards d'euros dans l'économie chaque mois, a précisé Mario Draghi, le président de la BCE.

Bien que largement attendue, cette annonce, après une brève période de flottement, a fait monter les grandes Bourses européennes et reculer l'euro, à un plus bas de 11 ans à 1,1405 dollar vers 17h15 GMT. A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40, pratiquement stable à la mi-journée, a terminé en hausse de 1,52%. L'indice européen FTSEurofirst 300 a gagné 1,55%.

En se lançant dans le QE, la BCE emboîte le pas à la Réserve fédérale américaine, à la Banque d'Angleterre et à la Banque du Japon, qui ont déjà utilisé cette arme ces dernières années. Le contexte de la zone euro étant particulier, avec des coûts de l'emprunt et une monnaie déjà faibles, certains doutent toutefois de l'efficacité des mesures prises par la BCE.

ATHENES - A trois jours des élections législatives anticipées en Grèce, le parti de la gauche radicale Syriza, donné en tête des intentions de vote, et le Premier ministre sortant Antonis Samaras se sont efforcés de tourner à leur avantage cette décision historique de la BCE.

Pour Samaras, la Grèce ne pourra pas bénéficier de ce programme de rachat de dette si elle ne trouve pas un terrain d'entente avec ses créanciers sur le plan d'aide actuel. Syriza a aussitôt riposté en estimant que le programme de la BCE a "démenti tous ceux qui ont semé la peur et la panique".

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KIEV - Un obus a frappé un trolleybus et tué au moins huit civils aujourd'hui à Donetsk, la grande ville de l'est de l'Ukraine contrôlée par les séparatistes pro-russes. Chaque camp a rejeté sur l'autre la responsabilité de l'attaque.

L'administration ukrainienne de la région a fait état de huit morts mais les déclarations rebelles laissent entendre que le bilan pourrait être plus lourd.

Dans la nuit précédente, dix soldats de l'armée régulière avaient trouvé la mort dans les combats dans le secteur de Donetsk, dont six dans la zone de l'aéroport. Les forces de Kiev ont dû se retirer du nouveau terminal de l'aéroport.

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LONDRES - Il faudra jusqu'à deux ans avant que la coalition mise en place par les Etats-Unis ne soit en mesure de chasser les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) d'Irak, dont l'armée n'est pas encore opérationnelle, a estimé ce matin le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, avant une réunion à Londres de la coalition militaire mise en place contre l'organisation djihadiste.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé pour sa part que la mobilisation internationale avait stoppé la dynamique de l'organisation Etat islamique, qui s'est emparé de vastes territoires dans l'ouest et le nord de l'Irak et dans l'est de la Syrie. "Les forces terrestres appuyées par près de 2.000 frappes aériennes ont permis de reprendre quelque 700 km² (en Irak)", a-t-il dit.

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KINSHASA - Les ambassadeurs de plusieurs pays occidentaux exhortent les autorités de République démocratique du Congo à abandonner ou remodeler un projet de réforme électorale qui a provoqué trois jours de violentes manifestations dans le pays, rapportent des sources diplomatiques.

Les partisans de l'opposition descendent dans la rue depuis lundi pour protester contre l'adoption d'une loi électorale qui impose l'organisation d'un recensement de la population en préalable aux élections législatives et présidentielle de 2016, ce qui pourrait repousser les scrutins de plusieurs années et permettre ainsi au président Joseph Kabila de se maintenir plus longtemps au pouvoir.

La réforme, qui a été adoptée samedi par la chambre basse du parlement congolais, devait être mise au vote ce jeudi au Sénat.

Au moins 42 personnes ont péri en trois jours d'affrontements, selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH). Kinshasa fait état pour sa part de 15 morts, pour la plupart des pillards tués par des vigiles.

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PARIS - Rétablissement de l'autorité et défense de la laïcité sont les grands axes des mesures pour l'école annoncées aujourd'hui par le gouvernement français pour provoquer un sursaut républicain après les attentats, surtout dans les quartiers difficiles.

Une enveloppe de 250 millions d'euros sur trois ans financée "par redéploiement de crédits gelés" a été débloquée pour financer des mesures incluant la formation à la laïcité d'un millier de personnels éducatifs.

Le plan, présenté par la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, est destiné à tirer à l'école les leçons des attentats djihadistes qui ont fait 17 morts les 7, 8 et 9 janvier. Quelque 200 incidents, selon des chiffres officiels, ont émaillé les minutes de silence organisées dans les écoles pour rendre hommage aux victimes, parmi lesquelles figuraient des journalistes, des juifs et des policiers.

L'école est le "révélateur des pertes de repères" de la société, a dit la ministre, qui a annoncé la formation, d'ici juillet, d'un millier d'enseignants et de personnels d'éducation à la laïcité et à l'enseignement moral et civique. La capacité des candidats à faire partager les valeurs de la République sera, en outre, évaluée dans les concours de recrutement

PARIS - La ministre de la Justice Christiane Taubira a pris ses distances ce matin avec la peine d'indignité nationale pour les Français condamnés pour terrorisme, une mesure proposée par l'UMP qui va faire l'objet d'une réflexion parlementaire.

"Ce n'est pas un symbole que moi j'aurais revendiqué", a-t-elle dit sur France Inter. "Ça serait effectivement un acte symbolique mais les symboles portent leur charge." Manuel Valls a proposé hier d'engager une réflexion parlementaire sur cette proposition.

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PARIS - Le gouvernement "prendra ses responsabilités" après l'échec des négociations sur la réforme du dialogue social, a annoncé cet après-midi le ministre du Travail, François Rebsamen, sans dire explicitement s'il proposerait un projet de loi.

Les syndicats et les organisations patronales ne sont pas parvenus à un accord après de longues discussions, qui devaient à l'origine s'achever à la fin de l'année dernière.

François Rebsamen précise dans un communiqué qu'il recevra dès la semaine prochaine chacune des organisations patronales et syndicales.

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PARIS - Le domicile parisien, le cabinet d'avocat et le bureau à l'Assemblée nationale de l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé ont été perquisitionnés aujourd'hui dans le cadre de l'affaire Bygmalion, a-t-on appris de source proche du dossier.

Des magistrats enquêtent sur un système de fausse facturation qui aurait permis d'imputer à l'UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

Jean-François Copé a dit tout ignorer des difficultés financières de son parti et du rôle de la société Bygmalion dans la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a néanmoins été contraint à la démission le 27 mai dernier, en compagnie de toute la direction de l'UMP.

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PARIS - Air France a annoncé aujourd'hui son intention de supprimer 800 postes et de faire des économies supplémentaires afin de mieux résister à la concurrence farouche des compagnies à bas coûts et du Golfe. La compagnie aérienne a déjà supprimé quelque 8.000 emplois depuis trois ans dans le cadre du plan de restructuration "Transform 2015" du groupe Air France-KLM.