La compagnie, où l'Etat n'est plus majoritaire mais dont il est toujours le principal actionnaire, se refuse à tout commentaire. Les anciens responsables du comité d'entreprise parlent quant à eux de "mensonges" et nient toute malversation.

"Naturellement, nous allons regarder ça de très près et demander des explications au président d'Air France", a dit le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.

Ce dernier a déploré sur France Info que l'événement intervienne alors que le secteur traverse une période difficile.

"C'est le moment où nous souhaitons que le transport aérien reparte et ce n'est pas le moment de mettre sur la place publique ce genre de choses. S'il y a un problème, il faut qu'il soit réglé rapidement", a ajouté le secrétaire d'Etat.

Dominique Bussereau a supposé que la justice pénale serait saisie et estimé que la direction de la société pourrait mettre "bon ordre" au problème.

Le Figaro publie lundi ce qu'il présente comme les conclusions d'un audit qui devait être remis ce lundi au comité central d'entreprise, dont la direction vient de changer.

ENRICHISSEMENT PERSONNEL ?

L'audit conclurait selon le journal qu'il manque 21 à 24 millions d'euros, déficit qui s'expliquerait à "95% par une mauvaise gestion (et) 5% par un possible enrichissement personnel", déclare au journal un membre de la nouvelle direction du CE qui n'est pas identifié par le quotidien.

Il est question d'achat de représentations du cirque Pinder, de logements de fonction pour des élus syndicaux et de diverses dépenses personnelles qui auraient été prises en charge sur les fonds du CE.

Dans un communiqué, les anciens élus du bureau du CE déclarent que les faits avancés par le journal sont "totalement inventés" et précisent que l'audit a été demandé en septembre par le seul syndicat CFDT.

Après un déficit de 8,8 millions en 2007 et de trois millions en 2008, le budget 2009 du CE était à l'équilibre, écrivent-ils. "Il subsiste un problème de trésorerie qu'un prêt hypothécaire devait définitivement régler", écrivent-ils, précisant que cette solution avait été rejetée.

Les frais d'hébergement en province d'élus syndicaux sont pris en charge depuis 2000 par la société et non par le comité d'entreprise, disent-ils.

Les dix représentations du cirque Pinder ont profité à 50.000 salariés et trois séances supplémentaires à Paris, Toulouse et Lyon ont été offertes à des associations caritatives pour des enfants malades et handicapés, assurent-ils.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse