Vendredi 15 janvier, Air France a officiellement enterré le "plan B", présenté lors du CCE mouvementé du 5 octobre dernier. Abandonnées la réduction drastique de la flotte, les fermetures de ligne, la diminution des fréquences et près de 3 000 suppressions de postes, dont des licenciements secs. Sous la houlette de son nouveau directeur des ressources humaines, Gilles Gateau, la compagnie aérienne a dévoilé aujourd'hui lors d'un nouveau comité central d'entreprise (CCE) un plan de croissance qualifié d'ambitieux.

Au menu, une progression de l'ordre de 10% des capacités et des heures de vol entre 2016 et 2020 sur le long courrier et une croissance du réseau long courrier de 2 à 3% par an de 2017 à 2020. Grâce à de nouvelles mesures de contrôle des coûts, dont les modalités restent à fixer avec les salariés, le groupe vise 80% de lignes rentables dans le long courrier et l'équilibre dans le court courrier en 2017.

En contrepartie des efforts de productivité demandés aux salariés pour atteindre ces objectifs, Air France garantit l'absence de départs contraints au sol jusqu'en juin 2018. Soucieux de rallier les salariés à la cause de l'entreprise, la direction prévoit un nouveau plan d'intéressement et abandonne son objectif de gain de productivité de 17% d'ici fin 2017 qui avait suscité l'inquiétude des syndicats. Désormais, la feuille de route est évolutive avec des objectifs qui tiendront compte de l'évolution de la situation économique de l'entreprise.

Ce revirement d'Air France est à mettre au crédit de Gilles Gateau, ancien directeur de cabinet du premier ministre Manuel Valls, mais aussi à celui de la baisse du pétrole, qui soutient ses résultats. A l'occasion du CCE, le groupe a d'ailleurs confirmé que les résultats 2015 et les perspectives 2016 offraient davantage de marges de manœuvre au groupe "pour faire du ciel le plus bel endroit de la terre".