PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le transporteur aérien Air France-KLM a annoncé mercredi une légère baisse de son résultat d'exploitation au troisième trimestre, en raison d'un alourdissement de sa facture carburant et d'effets de change défavorables, en partie compensés par la bonne dynamique commerciale et une baisse des coûts unitaires.

"Les résultats du troisième trimestre ont été robustes", a affirmé le directeur financier du groupe, Frédéric Gagey, lors d'une conférence téléphonique.

De juillet à septembre, Air France-KLM a dégagé un bénéfice net de 786 millions d'euros, contre 641 millions d'euros un an auparavant. Le bénéfice net du troisième trimestre 2017 avait été grevé par des éléments exceptionnels liés aux modifications des fonds de pension du personnel navigant de KLM.

Le chiffre d'affaires du groupe franco-néerlandais a progressé de 4% sur un an en données publiées et de 5,8% à changes constants pour atteindre 7,54 milliards d'euros, grâce notamment à une augmentation de 2,3% de son trafic de passagers et d'une hausse de 2% de la recette unitaire du groupe par siège kilomètre offert à changes constants.

Le résultat d'exploitation a atteint 1,065 milliard d'euros, en baisse de 77 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2017. Les impacts négatifs dus à la facture carburant - qui s'est alourdie de 229 millions d'euros sur la période - et aux effets de change défavorables ont été en partie compensés par la contribution positive des recettes unitaires ainsi que par la baisse de 1% des coûts unitaires à changes, carburant et charges de retraites constants. A taux de change constants, le résultat d'exploitation d'Air France-KLM s'inscrit en hausse de 11 millions d'euros au troisième trimestre.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 7,51 milliards d'euros et un résultat d'exploitation de 971 millions d'euros.

Hausse de la facture carburant en 2018 et 2019

Concernant ses perspectives, Air France-KLM a revu à la hausse sa facture carburant pour 2018, prévue en augmentation de 500 millions d'euros, contre 450 millions d'euros anticipés auparavant, par rapport à 2017. Pour 2019, Air France-KLM anticipe un alourdissement de 900 millions d'euros de sa facture carburant par rapport à 2018. La société mère d'Air France et KLM a par ailleurs revu à la baisse sa prévision de croissance de ses capacités Passage réseaux en 2018, désormais attendue entre 2 et 2,5% contre 2,5 à 3% précédemment.

Le groupe a confirmé son objectif d'une évolution de ses coûts unitaires comprise entre 0 et 1% sur l'ensemble de 2018, à changes, prix du carburant et charges de retraite constants. Cette prévision inclut les coûts relatifs aux grèves et les ajustements de capacité correspondants intervenus au premier semestre. Air France-KLM continue également de tabler sur une hausse de sa recette unitaire annuelle à changes constants et sur une réduction de sa dette nette par rapport au 31 décembre 2017.

Pour le quatrième trimestre, le groupe aérien prévoit une augmentation des revenus de l'activité Passage réseaux, "avec des coefficients d'occupation long courrier prévisionnels supérieurs à l'année dernière et une recette unitaire Passage stable à change constant".

Coup d'envoi la semaine prochaine des négociations catégorielles

Entré en fonction à la mi-septembre, le nouveau directeur général du groupe, Benjamin Smith, qui cumule aussi la fonction de directeur général d'Air France à titre temporaire, est parvenu à un accord salarial le 19 octobre avec les syndicats de la compagnie française. Prévoyant une hausse générale rétroactive des salaires de 2% au 1er janvier 2018 et une autre de 2% au 1er janvier 2019, cet accord a mis fin à un conflit qui avait provoqué 15 jours de grèves et retranché 335 millions d'euros au résultat d'exploitation du premier semestre.

Selon Frédéric Gagey, la hausse rétroactive de 2% au 1er janvier 2018 représente un coût supplémentaire annuel de 51 millions d'euros "par rapport à ce qui avait déjà été négocié", soit une hausse des salaires globale de 0,55% au 1er janvier 2018. Si cet impact avait été inclus sur une base trimestrielle, c'est à dire à hauteur de 12 millions d'euros, dans les comptes du troisième trimestre, les coûts salariaux d'Air France-KLM auraient été stables, alors qu'ils affichent un recul de 0,6% par rapport à 2017, a précisé le directeur financier du groupe.

Après avoir signé cet accord, Benjamin Smith doit débuter des négociations catégorielles avec les syndicats des pilotes à partir du 5 novembre et ceux des personnels navigants le 7 novembre.

"Je suis convaincu que, dans les prochains mois, nous serons capables de nous appuyer sur les forces et atouts du groupe pour construire une stratégie ambitieuse et innovante, afin d'assurer le succès de nos compagnies et de repositionner Air France-KLM en leader de l'industrie", a-t-il déclaré, cité dans un communiqué.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed : VLV

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