PARIS (Agefi-Dow Jones)--Air France va lancer un plan de départs volontaires dans le cadre d'une accélération de son plan de transformation, a indiqué aux Echos le directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, dans un entretien publié samedi.

Air France-KLM a annoncé vendredi l'obtention d'un plan d'aide de la part de l'Etat français de 7 milliards d'euros, sous forme à la fois d'un prêt direct de 3 milliards d'euros et d'un prêt garanti par l'Etat de 4 milliards d'euros. Le groupe travaille également avec l'Etat néerlandais pour bénéficier d'un soutien pour KLM qui sera compris entre 2 et 4 milliards d'euros.

Ben Smith a affirmé aux Echos que l'aide de l'Etat français devait permettre à l'entreprise d'accélérer la "rationalisation" du réseau domestique d'Air France, où le groupe a perdu 200 millions d'euros en 2019. Cette crise doit ainsi représenter l'occasion "de faire les réformes structurelles que certains de nos concurrents ont déjà réalisées", a déclaré le dirigeant.

Les détails des mesures concernant le réseau domestique d'Air France seront arrêtés cet été, a expliqué Ben Smith. Le directeur général d'Air France-KLM a aussi assuré que le groupe ferait en sorte que l'impact social de l'accélération de cette restructuration soit "aussi réduit que possible".

"Certains personnels d'Air France sont probablement prêts à partir volontairement, si on leur donne la possibilité. La première étape consisterait donc à proposer des plans de départs volontaires", a poursuivi Ben Smith.

Parmi les pistes envisagées, des mesures devraient être prises pour améliorer la rentabilité de HOP!, la filiale régionale d'Air France. "Les coûts d'opération de HOP ! sont plus élevés que la moyenne des compagnies régionales européennes. Cette situation n'est pas viable", a expliqué Ben Smith. Le dirigeant a écarté la disparition de cette compagnie, soulignant toutefois qu'il existait "de nombreuses lignes interrégionales très déficitaires, sur lesquelles nous devons agir".

L'activité de la compagnie low-cost Transavia France continuera en revanche de voir son activité accélérer. Ben Smith a rappelé que le groupe était parvenu l'an passé à un accord avec ses pilotes permettant de supprimer la limite de 40 avions opérés par la low-cost. "Cependant, cet accord prévoit que Transavia ne peut pas opérer au départ de Roissy-CDG, ainsi que sur les lignes domestiques", a-t-il expliqué. "Nous avons engagé de bonnes discussions avec les pilotes qui ont conscience de la gravité de la situation et sont déterminés à faire gagner Air France", a indiqué le directeur général d'Air France-KLM.

Ben Smith a aussi laissé entendre que son groupe pourrait cesser d'opérer les avions A380 de sa flotte. "Nous avions déjà pris la décision d'avancer leur sortie à 2022. Compte tenu de la situation, cela a-t-il du sens de les remettre en service d'ici là ? Nous prendrons la décision prochainement", a-t-il développé.

Au sujet de l'activité d'Air France, le dirigeant a expliqué qu'elle ne se situait à l'heure actuelle qu'à "2% à 3% du programme normal d'un mois d'avril".

Interrogé sur un retour à la normale du trafic, Ben Smith a indiqué ne pas le voir "avant deux ans, peut-être même un peu plus". "Cela dépendra de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu'il faudra à nos clients pour revenir dans les avions", a jugé le directeur général d'Air France-KLM.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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