Fribourg (awp/ats) - Groupe E n'envisage pas d'investir dans les barrages suisses. L'entreprise publique considère qu'elle n'a pas avantage à acquérir une partie du portefeuille hydraulique mis en vente par Alpiq.

Groupe E, détenue aux trois quarts par l'Etat de Fribourg, est actionnaire d'EOS Holding, elle-même actionnaire d'Alpiq. Elle s'est vu offrir la possibilité d'acheter une part dans la société créée par Alpiq, dit le Conseil d'Etat fribourgeois dans sa réponse à une question de députés socialistes, publiée mercredi.

Mais à la différence des autres actionnaires, Groupe E est un "acteur long". Sa production propre et ses contrats à long terme excèdent les besoins en électricité de ses clients dits captifs. Leur approvisionnement est donc garanti sans que Groupe E ait besoin d'acheter des parts dans des ouvrages de production supplémentaires.

Quant aux clients non captifs, ils sont approvisionnés via des achats sur le marché, en raison des prix qui y sont durablement bas. Actuellement et dans les années à venir, Groupe E n'a donc pas d'intérêt à acquérir une part dans une société de production pour servir tous ses clients, qui plus est à des prix non concurrentiels.

Le Conseil d'Etat estime toutefois que la situation du marché risque effectivement de mettre en péril la production hydroélectrique du pays. Il s'attend à ce qu'une solution satisfaisante de soutien à ces ouvrages soit trouvée prochainement dans le cadre des discussions aux Chambres fédérales sur la stratégie énergétique 2050.

"Il serait certainement dommageable de se défaire de notre patrimoine alors que l'on sait que ces ouvrages nous seront utiles" pour la concrétisation de cette stratégie, poursuit l'exécutif.

ats/al