* Hollande a reçu le PDG d'ArcelorMittal à l'Elysée

* Une nationalisation de Florange "fait partie des discussions"

* Montebourg évoque une "unité nationale" sur cette option (Actualisé avec précisions, contexte)

PARIS, 27 novembre (Reuters) - Une éventuelle nationalisation du site sidérurgique de Florange sera décidée d'ici quelques jours, au terme d'ultimes négociations entre le géant de l'acier ArcelorMittal et le gouvernement, a indiqué mardi la présidence française.

François Hollande et le PDG du groupe Lakshmi Mittal se sont entretenus plus d'une heure à l'Elysée mardi, mais n'ont pas réussi à trouver un accord pour pérenniser l'emploi sur un site menacé par l'arrêt de sa "phase à chaud".

Faute de repreneur pour les seuls hauts fourneaux de Florange, le gouvernement a émis l'hypothèse de nationaliser l'intégralité du site, soit la rentable et stratégique "phase à froid" dont ArcelorMittal ne souhaite en aucune manière être dépossédée.

Le président français "a demandé que les discussions se poursuivent entre l'Etat et l'entreprise jusqu'au terme du délai (1er décembre) qui avait été convenu pour trouver un éventuel repreneur", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.

En officialisant le 1er octobre dernier l'arrêt des hauts fourneaux de Florange, ArcelorMittal avait donné un délai de deux mois pour permettre au gouvernement français de trouver un investisseur pour la phase à chaud.

Ce délai avait suscité le scepticisme de nombreux observateurs pour qui l'achat des hauts fourneaux sans leur débouché naturel de la phase à froid n'a aucun sens économique, alors que l'industrie européenne souffre de surcapacités.

Alors que l'espoir de trouver un repreneur devenait de plus en plus mince, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a évoqué la semaine dernière la possibilité de nationaliser temporairement le site mosellan, déclenchant une polémique sur la politique économique du gouvernement.

Ce dernier a la possibilité de faire voter une loi pour nationaliser Florange, contre une indemnisation, puis de revendre le site à un autre groupe sidérurgique qui maintiendrait les hauts-fourneaux en activité.

Face à cette alternative, ArcelorMittal pourrait aussi proposer au gouvernement de nouveaux projets ou des alternatives pour maintenir l'emploi et pérenniser le site.

UNITE NATIONALE

La nationalisation de Florange, "fait partie des sujets de la discussion", a confirmé François Hollande à la presse mardi après une rencontre avec le Premier ministre belge, Elio Di Rupo.

Ce dernier a pour sa part fait état de progrès dans les négociations sur le site d'ArcelorMittal à Liège, en Belgique, également confronté à une fermeture programmée de sa phase à chaud.

Outre la dimension controversée d'une nationalisation, le débat sur l'avenir de Florange avait pris un tour controversé après une sortie d'Arnaud Montebourg contre ArcelorMittal dont l'actionnaire majoritaire, la famille Mittal, s'était dite très heurtée.

Le ministre, qui a précisé par la suite qu'il visait non pas la présence du groupe en France mais ses méthodes, a salué mardi "l'unité nationale" qui se dessine selon lui sur une nationalisation temporaire du site de Florange.

"Il y a comme une sorte d'unité nationale qui se construit progressivement autour du projet de nationalisation temporaire", s'est-il réjoui lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, citant plusieurs personnalités d'opposition ayant validé cette idée.

Il a évoqué "la proposition que nous formulons aujourd'hui de prise de contrôle public temporaire avec un repreneur industriel qui met lui-même son argent".

Arnaud Montebourg avait annoncé la semaine dernière que le gouvernement avait reçu "deux offres et marques d'intérêt sur un périmètre plus large que celui octroyé par la famille Mittal". (Julien Ponthus, Jean-Baptiste Vey, Elizabeth Pineau et Yves Clarisse, édité par Jean-Philippe Lefief)