(Actualisation: cours de Bourse, lettre d'EPEI, précisions et contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de services numériques en difficulté Atos a annoncé mercredi l'arrêt des négociations concernant sa restructuration financière avec le consortium mené par Onepoint et que le fonds EP Equity Investment (EPEI) de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky lui avait proposé de reprendre les discussions.

Vers 10h00, l'action Atos gagnait 1,9%, à 1,22 euro, après avoir ouvert en baisse de plus de 10%. Depuis le début de l'année, le titre a perdu environ 80% de sa valeur.

Suite à l'arrêt des négociations avec le spécialiste de la transition numérique Onepoint, Atos a "reçu de la part du comité représentatif de ses créanciers obligataires (SteerCo) une proposition globale de restructuration financière révisée pour satisfaire la demande de liquidité à court et moyen terme", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Le consortium mené par Onepoint, associé à la société d'investissement Butler Industries et à l'entreprise de services informatiques Econocom, a de son côté expliqué avoir "constaté que les conditions n'étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en ouvre du projet One Atos".

Dans une lettre publiée sur le site Internet d'Atos, le consortium mené par EPEI, associé au fonds Attestor Limited, s'est pour sa part dit prêt à reprendre les négociations de manière "exclusive" et à soumettre une proposition révisée concernant un potentiel investissement et la restructuration financière d'Atos.

A cette fin, EPEI a indiqué vouloir disposer d'éléments concernant notamment les conditions actuelles d'activité du groupe ainsi que les procédures de cession des activités dites sensibles à l'Etat français et de conseil et d'ingénierie Worldgrid à Alten.

Participation possible des créanciers aux nouveaux financements

EPEI a ajouté être prêt à permettre aux "détenteurs d'obligations et aux autres créanciers de participer au financement en numéraire jusqu'à concurrence de 49% du capital d'Atos", soit proportionnellement à leur participation.

"Nous comprenons que l'un des éléments clés de la réussite de la restructuration de l'entreprise sera un accord satisfaisant avec une majorité suffisante/adéquate de détenteurs d'obligations et de créanciers bancaires", a expliqué EPEI.

Au début juin, le consortium avait soumis à Atos une offre révisée comprenant 1,3 milliard d'euros de nouveaux financements et une augmentation de capital réservée de 550 millions d'euros. Atos avait écarté cette offre au profit de celle de Onepoint pour poursuivre les négociations sur sa restructuration.

Concernant ses actifs stratégiques, Atos a annoncé mercredi avoir négocié une "convention visant à protéger les intérêts de souveraineté de l'Etat français au titre de certaines activités exercées par le groupe". Cette convention, approuvée mardi par le conseil d'administration d'Atos, doit être signée avec l'Etat ce jour, a précisé le groupe.

"Les droits accordés à l'Etat français résulteront initialement de la convention et seront complétés par l'émission par Bull SA d'une action de préférence émise au profit de l'Etat français", a expliqué Atos.

Activité "en ligne avec le plan d'affaires"

Atos a aussi rappelé avoir reçu une offre non engageante de l'Etat français concernant l'acquisition des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de sa division Big Data & Cybersécurité (BDS) pour une valeur d'entreprise globale de 700 millions d'euros.

Atos n'a pas fait de commentaires mercredi sur les négociations exclusives entamées en juin pour céder Worldgrid, un fournisseur de services de conseil et d'ingénierie aux entreprises du secteur de l'énergie et aux services publics, au groupe d'ingénierie et de conseil en technologies Alten.

Atos a par ailleurs indiqué que son activité était "en ligne avec le plan d'affaires qui a été présenté le 29 avril dernier". Pour 2024, Atos table sur un chiffre d'affaires de 9,8 milliards d'euros, en repli organique d'environ 3,3% par rapport à 2023. Le groupe prévoit en outre une marge opérationnelle de 0,3 milliard d'euros, soit 2,9% du chiffre d'affaires, à comparer à 467 millions d'euros et 4,4% du chiffre d'affaires en 2023.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: LBO

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June 26, 2024 04:13 ET (08:13 GMT)