* L'aide aux banques espagnoles la semaine prochaine - Juncker

* La Grèce recevrait sa prochaine aide le 13/12 - Juncker

* Juncker quittera la tête de l'Eurogroupe fin 2012/début 2013 (Actualisé avec Merkel)

BRUXELLES, 3 décembre (Reuters) - Les banques espagnoles recevront la semaine prochaine une aide européenne de 39,5 milliards d'euros, a déclaré lundi le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, ajoutant qu'il avait bon espoir que la Grèce reçoive sa prochaine tranche d'aide le 13 décembre.

L'Espagne a déposé lundi une demande d'aide du même montant pour son secteur bancaire afin de recapitaliser les établissements de crédit dont la santé a été mise à mal par l'explosion de la bulle immobilière.

"La mise en oeuvre du programme est dans les temps, respectant toutes les mesures de conditionnalité telles qu'illustrées par le protocole d'accord", a dit Juncker, à l'occasion de la réunion de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro).

"Nous saluons en outre la décision du conseil d'administration du MES (Mécanisme européen de stabilité) d'autoriser la première tranche du prpgramme de 39,5 milliards d'euros au plus. Le déboursement en sera fait en milieu de semaine prochaine".

La Commission européenne avait donné mercredi son feu vert à la restructuration par l'Espagne de ses quatre banques en difficulté qui ont été nationalisées, ouvrant la voie au déblocage d'un soutien financier de la zone euro via le Mécanisme européen de stabilité (MES).

En juin, Madrid avait obtenu pour son secteur bancaire la promesse d'une enveloppe d'aide pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros provenant du MES. (voir )

Sur ces fonds, 37 milliards d'euros viendront soutenir les banques nationalisées Bankia, Catalunya Banc, BCG Banco et Banco de Valencia et les 2,5 milliards restants seront destinés à la structure de défaisance espagnole, la Sareb.

Le ministre de l'Economie Luis de Guindos a par ailleurs déclaré de son côté que quatre autres banques espagnoles auront besoin de 1,5 milliard d'euros de fonds européens au plus pour être recapitalisées durant la seconde étape du plan européen d'assainissement du secteur bancaire espagnol.

MERKEL NE VEUT PAS D'UNE NOUVELLE DECOTE

Quant à la Grèce, elle a dévoilé lundi les modalités d'un plan de rachat d'obligations d'Etat de 10 milliards d'euros destiné à réduire l'encours de sa dette publique en profitant de la baisse de la valeur des titres.

Ce rachat de dette est l'un des principaux points du nouveau plan d'aide à la Grèce élaboré la semaine dernière par les ministres des Finances de la zone euro.

S'exprimant sur les ondes de l'ARD, la chancelière allemande Angela Merkel a dit lundi qu'il était important de ne pas promettre actuellement une nouvelle dépréciation de la dette grecque car cela saperait la volonté de réforme d'Athènes.

Dans un entretien au Bild am Sonntag, elle n'excluait cependant pas un effacement à terme d'une partie de la dette publique grecque. (voir )

Berlin insiste sur le fait qu'une dépréciation de la dette grecque détenue par les Etats de la zone euro serait illicite. Toutefois, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a laissé entendre récemment qu'une sorte de "décote" sur les créances souveraines pourrait s'avérer nécessaire en définitive.

"Je pense qu'il est très important que nous n'agitions pas la possibilité d'une décote de la dette actuellement car tous les efforts en oeuvre se déliteraient instantanément", a dit Angela Merkel à l'ARD. "Il est aujourd'hui très important que la Grèce poursuive la voie de la réforme même si c'est très, très ardu".

La perspective d'un grosse décote de la dette grecque due aux Etats est un pari politiquement risqué pour Angela Merkel à moins d'un an des élections législatives de septembre 2013.

Jean-Claude Juncker a enfin déclaré qu'il quitterait ses fonctions de président de l'Eurogroupe en fin d'année ou au début de l'an prochain. (Robert-Jan Bartunek, Robin Emmott et Annika Breidthardt, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Bankia SA, Banco de Valencia SA