PARIS, 18 janvier (Reuters) - Sur 16 à 18 milliards d'euros en besoins d'emprunt, il manquera cette année près de 10 milliards aux collectivités locales françaises, prévient Philippe Laurent, président de la commission des finances de l'Association des maires de France (AMF)dans un entretien à La Tribune publié mercredi.

Les deux seules banques encore présentes sur le marché du financement du secteur public local, la Caisse d'épargne et le Crédit agricole, ne prêteront à elles deux qu'environ huit milliards d'euros, explique le maire UMP de Sceaux.

"Elles risquent d'être seules à soutenir financièrement les collectivités cette année : le leader historique du marché, Dexia, n'a aujourd'hui plus d'activité de prêt. La CDC craint pour son triple A et ne veut pas remettre au pot comme en 2011", souligne-t-il.

"Et pour ne rien arranger, les négociations pour la création de la nouvelle banque des collectivités locales, qui doit être gérée par La Banque postale et la CDC, coincent", ajoute Philippe Laurent.

Selon lui, pour que les collectivités se financent à leur "rythme de croisière", il y aurait besoin à la fois de l'alliance CDC-La Banque postale qui apporterait entre trois et cinq milliards d'euros annuels, et de l'agence de financement, censée voir le jour l'an prochain, qui pourrait permettre d'emprunter cinq milliards d'euros par an sur le marché obligataire.

Dexia Crédit Local (DCL) avait déjà évalué en décembre que quelque 10 milliards d'euros pourraient manquer en 2012 pour assurer les financements dont les collectivités locales françaises ont besoin, les banques désertant ce marché en raison de la crise et des nouvelles règles prudentielles. (voir ) (Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE, DEXIA