Mauvaise journée à double titre pour EDF qui cède près de 5% à 10,985 euros. En premier lieu, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé que des générateurs de vapeur de réacteurs nucléaires de neuf autres centrales du groupe pourraient présenter une anomalie similaire à celle de la cuve de l'EPR en construction à Flamanville, dans la Manche. Les générateurs de vapeur sont des échangeurs de chaleur qui transforment l'eau du circuit secondaire du réacteur en vapeur pour alimenter les turbines générant l'électricité.

L'enjeu est d'importance pour l'électricien public qui risque fort de devoir augmenter de manière significative ses dépenses pour réparer les anomalies détectées par l'ASN.

Selon les experts, si rien n'a encore été décidé concernant Flamanville, le changement de la cuve forgée au Creusot (Saône-et-Loire) - déjà installée au cœur du bâtiment réacteur - coûterait à lui seul des centaines de millions d'euros.

Autre mauvais point, Moody's a publié aujourd'hui une étude selon laquelle le plan d'EDF pour renforcer sa structure financière ne compenserait pas l'impact de la chute des prix de l'électricité ni les dépenses d'investissement du groupe.

Le plan comporte également des risques d'exécution, notamment en lien avec la cession potentielle d'actifs exposés aux matières premières, a prévenu l'agence de notation, qui a conservé sa note A2 sur le groupe, assortie d'une perspective négative.

Moody's a réagi à la présentation par EDF fin avril d'une série de mesures pour renforcer sa structure financière, dont une augmentation de capital de quatre milliards d'euros. Le groupe compte notamment céder pour environ dix milliards d'euros d'actifs à l'horizon 2020.

(P-J.L)