Le secteur des équipementiers télécoms est à la peine en Europe en raison des résultats décevants de l'américain Juniper Networks, mais surtout des comptes toujours plus dégradés d'Ericsson. L'action de ce dernier chute de 7,91% à 51,20 couronnes suédoises après avoir présenté une lourde perte au quatrième trimestre. Non seulement Ericsson est en pleine restructuration, ce qui se traduit par l'abandon de contrats insuffisamment rentables, mais il évolue sur un marché en berne et qui devrait le rester cette année.

Au quatrième trimestre, l'équipementier télécoms a essuyé une perte nette de 18,9 milliards de couronnes suédoises (1,94 milliard d'euros) contre une perte de 1,6 milliard un an plus tôt. Comme annoncé par le groupe mi-janvier, ses comptes ont été dégradés par 14,2 milliards de couronnes de dépréciations de survaleur pour ses activités de services numériques et de médias. Ils comprennent également 2,4 milliards de charges de restructuration et 3,2 milliards de provisions liées à l'ajustement de projets de clients.

Ericsson a aussi dévoilé une perte opérationnelle de 19,8 milliards de couronnes suédoises, à comparer avec une perte de 280 millions de couronnes suédoises au quatrième trimestre 2016. Même corrigé des éléments exceptionnels, la ligne du compte de résultat la plus surveillée par les analystes a déçu. Le résultat opérationnel ajusté est ressorti à 400 millions de couronnes alors qu'il était anticipé à 1,76 milliard, selon le consensus Bloomberg.

Ces comptes dégradés reflètent également un repli de l'activité plus fort que prévu, ses ventes ayant reculé de 12% à 57,2 milliards là où le marché visait 57,7 milliards. En comparable, le repli est ressorti à 7%. En dépit de ces mauvais résultats, un dividende d'1 couronne suédoise sera versé.
En attendant de trouver un environnement de marché plus favorable, Ericsson poursuit sa restructuration. Le groupe a confirmé cibler au moins 10 milliards d'économies en rythme annuel d'ici mi-2018 après avoir réduit ses effectifs de 14 300 personnes au second semestre.

S'exprimant sur ses perspectives, l'équipementier télécoms anticipe toujours un marché de la partie radio des systèmes de télécommunication mobile (RAN), son cœur d'activité, en repli de 2% en 2018.

Si le marché chinois devrait continuer de décroitre, le PDG Börje Ekholm a indiqué que la dynamique du marché américain serait positive.

En 2020, Ericsson table sur des revenus compris entre 190 et 200 milliards de couronnes et une rentabilité opérationnelle supérieure à 10%.