Ce dernier s'est lancé dans un vaste plan de redressement et a modifié en profondeur son équipe dirigeante et a supprimé 10.000 emplois sur le seul quatrième trimestre. En septembre, le Ericsson comptait près de 106.000 salariés dans le monde.

Ericsson est confronté à la concurrence croissante du chinois Huawei et du finlandais Nokia, à un tassement des marchés émergents et à une baisse des investissements des opérateurs télécoms pour lesquels la nouvelle génération 5G reste une perspective éloignée.

Le groupe suédois a cependant dit observer des signes d'une possible amélioration sur quelques marchés clés. Ericsson s'attend par exemple à ce que les ventes de ses équipements radio reculent de seulement 2% en 2018 contre une baisse estimée à 8% l'année dernière.

Ericsson note également que ses résultats sont conformes aux attentes, soulignant une amélioration progressive de la performance du segment réseaux mais aussi de pertes persistantes dans le pôle numérique, qui regroupe en particulier la gestion de réseaux et l'informatique dématérialisée.

"Les pertes actuelles étaient, d'une certaine manière, attendues, même si elles ne sont pas acceptables", a déclaré le directeur général Börje Ekholm lors d'une conférence de presse, le groupe suédois ayant accusé son cinquième trimestre dans le rouge d'affilée.

Le marché chinois continuera sans doute de se contracter avec une baisse des investissements dans les derniers réseaux 4G, alors qu'au contraire l'Amérique du Nord est portée par une dynamique positive, constate Ericsson.

Ericsson a dit avoir décroché de nouveaux contrats 4G et 5G auprès de l'allemand Deutsche Telekom et de Verizon, qui a annoncé son intention de déployer des réseaux 5G dans trois à cinq villes américaines d'ici la fin de l'année. Il a également évoqué un contrat avec un opérateur chinois non identifié.

"La 5G arrive. On peut débattre du calendrier dans certaines parties du monde mais il est clair que la course s'accélère en Amérique du Nord et en Asie du nord-est", a fait valoir Börje Ekholm.

Ericsson a enregistré une baisse des ventes de ses équipements de réseaux aussi bien en Inde qu'au Mexique et dans la majeure partie de l'Europe, où les opérateurs subissent une pression constante pour réduire leurs dépenses d'investissement sur les réseaux mobiles.

AMÉLIORATION FIN 2018

L'équipementier a publié une perte d'exploitation de 19,8 milliards de couronnes (2,02 milliards d'euros), à comparer à une perte de 280 millions un an auparavant et à la prévision d'une perte de 17,3 milliards donnée par le consensus Reuters.

La marge trimestrielle brute a été de 29,9%, à peu près identique à celle du troisième trimestre, hors charges de restructuration. Le consensus était de 29,6%. Ericsson vise une marge brute de 37% à 39% d'ici 2020.

"Notre objectif de 10% de marge opérationnelle en 2020 reste toujours très ferme", a déclaré Carl Mellander, le directeur financier d'Ericsson.

Le plan d'économies permet une réduction des coûts annuelle de l'ordre de six milliards de couronnes, alors que l'objectif est d'au moins 10 milliards de couronnes par an d'ici la mi-2018; l'impact positif sur les bénéfices commencera à se faire sentir dans le courant de l'année, a précisé l'équipementier suédois.

Les dépréciations de 14,2 milliards de couronnes déjà annoncées, essentiellement liées à la survaleur des pôles numériques et médias, ont pesé sur le résultat d'exploitation.

"Nous ne voyons pas de besoin supplémentaire de dépréciations ou de provisions", a dit à la presse Börje Ekholm.

Ericsson a par ailleurs dit avoir conclu un partenariat avec One Equity Partners dans sa filiale de solutions pour médias dans laquelle il ne détiendra plus qu'une participation de 49%.

Le groupe versera un dividende d'une couronne par action, comme en 2016, un montant conforme aux attentes des analystes.

L'action Ericsson perd 6,93% à 12h25 GMT, deuxième plus forte baisse de l'indice paneuropéen EuroFirst 300, après avoir abandonné jusqu'à 9% en début de séance, à un plus bas de deux mois et demi de 50,64 couronnes.

(Claude Chendjou et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Olof Swahnberg et Helena Soderpalm

Valeurs citées dans l'article : Nokia Oyj, Ericsson