La consolidation dans la cimenterie européenne entre dans sa phase finale. HeidelbergCement vient en effet d'obtenir l'autorisation de la FTC, l'autorité de régulation américaine, d'acquérir son homologue italien Italcementi. Le feu vert des Etats-Unis arrive près d'un mois après celui de la Commission européenne, l'autre régulateur qui devait se prononcer sur le sujet, ouvrant ainsi la voie à la finalisation du deal. Ce dernier devrait être bouclé dans le courant du deuxième semestre.

HeidelbergCement prévoit deux étapes pour prendre le contrôle d'Italcementi : il va d'abord acquérir une participation de contrôle de 45% auprès de Italmobiliare. Il devrait débourser 1,67 milliard d'euros pour mettre ainsi la main sur une partie du capital de sa cible. Par la suite, le cimentier allemand lancera une OPA sur le solde des actions Italcementi. Au total, l'opération valoriserait le groupe italien 6,7 milliards d'euros, comprenant un endettement de 2,2 milliards.

Pour arriver à ses fins, le cimentier allemand a dû faire des concessions aux régulateurs. Ainsi, après s'être engagé auprès de Bruxelles à céder l'ensemble des actifs d'Italcementi en Belgique, la participation que détient Italcementi dans une coentreprise avec LafargeHolcim ainsi qu'une partie de la carrière de calcaire d'HeidelbergCement à Antoing, HeidelbelgCement a assuré à la FTC qu'il vendrait l'usine de Martinsburg et les sept terminaux de distribution qui y sont rattachés. Selon CM-CIC Securities, l'irlandais CRH devrait regarder le dossier de rachat de ces actifs.

Le jeu en vaut sans doute la chandelle puisque HeidelbergCement a récemment mis à jour ses prévisions de résultats post-fusion. Ainsi, à l'horizon 2019, le groupe vise désormais un chiffre d'affaires supérieur à 20 milliards d'euros, contre 17 milliards d'euros précédemment, et un résultat opérationnel de plus de 5 milliards contre 4 en première estimation.

A titre de comparaison, LafargeHolcim, autre mastodonte issu d'une fusion intra-européenne, a généré en 2015 29 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires et 5,75 milliards de francs suisses d'Ebitda.