IBM traverse une période de vache maigre et les investisseurs n'apprécient pas : l'action perd 3,56% à 181,73 dollars, soit la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Sur un an, le titre de la plus importante SSII mondiale sous-performe le plus connu des indices américains de plus de 25%. Hier soir, le groupe a dévoilé des ventes en repli pour le septième trimestre consécutif et inférieures aux attentes. Selon certains analystes, l'offre d'IBM n'est pas suffisamment en adéquation avec la demande.

Conséquence de cette performance décevante, les cadres dirigeants du groupe vont devoir se serrer la ceinture et leurs bonus pour 2013 ont été supprimés.

A la première lecture, les résultats d'IBM n'ont pourtant pas l'air si décevants. Au quatrième trimestre, le groupe a en effet enregistré une progression de 6% de son bénéfice net à 6,2 milliards de dollars (5,73 dollars par titre). Hors exceptionnel, le bénéfice par action (BPA) est ressorti à 6,13 dollars, soit 14 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters.

JPMorgan et Credit Suisse se plaignent de la "qualité" de ce BPA, qui dépasse les attentes grâce seulement à un taux d'imposition plus favorable qu'anticipé. Si celui-ci est normalisé, le BPA ressort inférieur aux prévisions.

Sur l'ensemble de 2013, "Big Blue" vise un bénéfice par action hors éléments exceptionnels "d'au moins 18 dollars" en 2014. Wall Street cible pour sa part 17,97 dollars.

Le principal sujet d'inquiétude demeure cependant la baisse continue des ventes du groupe. Attendues à 28,25 milliards de dollars, elles sont ressorties à 27,7 milliards de dollars, en recul de 5% (-3% hors impact des changes). En cause principalement sa division Matériels (serveurs et stockages), dont les revenus ont chuté de 26% à 4,3 milliards de dollars.

SG met en cause la transition vers le cloud (informatique à distance et à la demande), les datacenters que nécessite cette évolution de l'informatique n'utilisant pas de serveurs IBM, perçus comme trop chers. L'analyste rappelle également que les pays émergents réalisent encore une part significative de leurs dépenses informatiques en matériels. Le chiffre d'affaires d'IBM dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) a ainsi chuté de 14% (-11% hors effets de change). Dans l'Empire du Milieu, le groupe pâtirait d'un gel des achats des entreprises d'Etat du fait de la mise en place d'un vaste programme de réformes.

La division Global Technology Services, qui est orientée vers l'infrastructure, a, elle, accusé un recul de 4% de ses ventes à 9,9 milliards de dollars. La division Global Business Services, qui regroupe les services informatiques plus traditionnels (consulting, intégration de système, applications etc.), a de son côté vu son chiffre d'affaires progresser de 1% à 4,7 milliards de dollars.

Seule source de satisfaction de cette publication, l'activité de la division Logiciels, qui est aussi la plus rentable d'IBM. Ses ventes ont ainsi augmenté de 3% à 8,1 milliards de dollars.

(C.J)