L'Union européenne a ouvert une enquête sur l'achat de dispositifs médicaux par la Chine, mercredi, dans le cadre d'un nouvel effort visant à protéger les fabricants nationaux.

Elle a également lancé plusieurs enquêtes pour déterminer si les producteurs chinois de technologies propres pratiquent le dumping de produits subventionnés sur son marché et si les entreprises chinoises bénéficient injustement de subventions lorsqu'elles exercent leurs activités dans l'UE.

La Commission européenne, qui mène ces enquêtes, affirme que son objectif est de prévenir la concurrence déloyale et les distorsions du marché.

Voici ce que vous devez savoir sur ces enquêtes :

DISPOSITIFS MÉDICAUX

La Commission européenne a lancé une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, a indiqué le journal officiel de l'UE le 24 avril.

Il s'agit de la première enquête menée dans le cadre de l'instrument international de passation des marchés de l'UE, qui vise à empêcher les pays de favoriser injustement les fournisseurs nationaux.

Si la Commission constate que les fournisseurs européens n'ont pas un accès équitable au marché chinois, elle pourrait imposer des restrictions aux entreprises chinoises de matériel médical qui répondent aux appels d'offres publics de l'UE.

L'enquête doit être conclue dans un délai de neuf mois, mais la Commission peut prolonger cette période de cinq mois supplémentaires.

TURBINES À VENT

L'UE enquête sur les subventions reçues par les fournisseurs chinois d'éoliennes destinées à l'Europe, a déclaré Margrethe Vestager, commissaire chargée de la lutte contre les ententes et les abus de position dominante, le 9 avril.

Elle se penchera sur le développement de parcs éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie, a indiqué Mme Vestager, sans citer de noms d'entreprises en particulier.

La Chine a déclaré que l'enquête était "discriminatoire" à l'égard des entreprises chinoises et qu'elle cautionnait le protectionnisme.

PANNEAUX SOLAIRES

La Commission a ouvert deux enquêtes en vertu du règlement de l'UE sur les subventions étrangères (RSF) afin de déterminer si deux soumissionnaires chinois ont bénéficié de subventions excessives dans leurs offres lors d'un appel d'offres public pour un parc d'énergie solaire en Roumanie, a déclaré la Commission le 3 avril.

Les enquêtes concernent un consortium composé de la société roumaine ENEVO et d'une unité de la société chinoise LONGi, ainsi que des filiales de la société d'État chinoise Shanghai Electric Group.

La Commission a jusqu'au 14 août pour décider de bloquer le contrat, d'accepter les engagements pris par les entreprises pour éliminer les distorsions de concurrence ou de ne pas soulever d'objection.

La première enquête lancée par la Commission en vertu du règlement sur les services financiers, qui concernait la participation d'un fabricant de trains chinois à un appel d'offres bulgare pour des trains électriques, a pris fin après que CRRC Qingdao Sifang Locomotive a retiré son offre.

VÉHICULES ÉLECTRIQUES

La Commission a déclaré le 13 septembre qu'elle lancerait une enquête antisubventions sur les véhicules électriques chinois afin de déterminer s'il y a lieu d'imposer des droits de douane punitifs sur ces véhicules.

Elle souhaite déterminer si les exportations chinoises de véhicules électriques vers le marché de l'UE bénéficient de subventions excessives.

Le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, a déclaré en avril que les affirmations des États-Unis et de l'Europe concernant la capacité excédentaire de la Chine en matière de véhicules électriques étaient sans fondement, tandis qu'un organisme industriel chinois a déclaré que l'enquête était défavorable aux fabricants chinois.

L'enquête, officiellement lancée le 4 octobre, durera jusqu'à 13 mois. La Commission peut imposer des droits antisubventions provisoires neuf mois après le début de l'enquête. (Compilé par Chiara Holzhaeuser, Agnieszka Olenska et Philippe Leroy Beaulieu ; édité par Milla Nissi et Mark Potter)