WASHINGTON - Donald Trump a démenti hier avoir réclamé en janvier un serment de "loyauté" à James Comey, l'ex-directeur du FBI qu'il a limogé cette semaine, mais n'a pas voulu commenter l'éventuel enregistrement de leur conversation dont il avait insinué l'existence dans un tweet matinal.

Trois jours après le licenciement fracassant du patron du FBI, mardi dernier, la tempête politique n'a pas baissé d'intensité à Washington.

Certains estiment que le renvoi de Comey est une manoeuvre de l'équipe présidentielle pour entraver l'enquête que conduit le FBI sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle et d'éventuels liens entre Moscou et l'équipe de campagne de Trump et que la menace via Twitter est une tentative pour réduire au silence l'ancien chef du Bureau fédéral d'investigation.

Alors que le New York Times affirmait que Trump avait exigé de Comey lors d'un dîner en tête à tête à la Maison blanche qu'il lui promette sa loyauté, le président américain a lancé une menace à peine voilée à l'ex-directeur du FBI contre la tentation de s'exprimer dans la presse ou de faire des révélations.

Le numéro deux des démocrates au Sénat, Richard Durbin a invité l'adjoint au ministre de la Justice, Rod Rosenstein, à nommer un procureur spécial indépendant chargé d'enquêter sur le limogeage de Comey, sans toutefois préciser si le président serait l'objet exprès de cette enquête.

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PARIS - Emmanuel Macron, qui deviendra officiellement le huitième président de la Ve République dimanche matin, effectuera sa première visite présidentielle à l'étranger le lendemain à Berlin.

Le successeur de François Hollande souhaite engager avec Angela Merkel un travail commun avec trois priorités: la sécurité, l'économie et l'investissement, ainsi que la protection sociale.

Il s'entretiendra en fin d'après-midi avec la chancelière, qui s'était déclarée "très heureuse" de sa victoire, avant une conférence de presse commune et un dîner, a précisé son entourage.

Son déplacement auprès de troupes françaises basées à l'étranger, annoncé pendant la campagne, aura lieu "très rapidement après Berlin", a-t-on ajouté, sans dévoiler le lieu.

PARIS - Sur le front intérieur, le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé hier un projet d'accord "solide et équilibré" avec La République en marche, le mouvement d'Emmanuel Macron, sur les investitures pour les législatives de juin, à l'issue d'un bureau politique de crise de sa formation qui a duré huit heures.

"Je considère qu?on a progressé et que nous avons abouti à un accord qui apparaît solide et équilibré, qui n?est pas achevé, parce que les équipes du mouvement En Marche nous ont demandé d?attendre demain pour la réponse", a-t-il déclaré.

"Nous souhaitons, et c?était le cadre de notre accord, qu?il y ait une majorité dont le point d?équilibre soit central, au centre. Et pas une majorité qui se décentrerait d?un côté ou de l?autre", a-t-il ajouté devant la presse.

Cinq jours après l'élection d'Emmanuel Macron, l'alliance conclue entre son mouvement et le MoDem tanguait sous le poids des critiques des centristes, qui s'estimaient mal représentés dans les investitures rendues publiques jeudi.

Le conseiller en communication de François Hollande à l'Elysée, Gaspard Gantzer, investi jeudi par REM en Bretagne et qui a annoncé hier avoir renoncé à cette proposition, a ainsi été remplacé par une MoDem, Laurence Maillart-Méhaignerie.

A MARSEILLE, le Parti communiste des Bouches-du-Rhône a retiré son candidat dans la 4e circonscription et apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise qui s'y présente pour les législatives de juin prochain.

La candidature du leader de la France insoumise a été perçue comme une déclaration de guerre par le député socialiste sortant Patrick Mennucci, qui a dénoncé le parachutage d'un "député plateau télé".

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LONDRES - Plusieurs pays européens, dont l'Espagne et la Grande-Bretagne, ont été le théâtre hier d'attaques informatiques utilisant pour certaines un "rançongiciel", virus qui bloque les ordinateurs jusqu'au versement d'une rançon.

La cyberattaque a également signalée aux Etats-Unis, où la compagnie de transport FedEx a fait état de problèmes sur certains de ses systèmes Windows, le système d'exploitation développé par Microsoft.

En Grande-Bretagne, ce sont plusieurs hôpitaux qui ont été visés par un virus baptisé "Wanna Decryptor". Le National Health Service (NHS) a précisé qu'il avait dû répondre à une cyber-attaque au niveau national et que ce piratage avait contraint les antennes médicales à des annulations de rendez-vous et à la redirection de certains patients vers d'autres services.

Le personnel hospitalier britannique a été informé par les services informatiques qu'ils étaient sous la menace d'un "rançongiciel", un virus qui bloque les ordinateurs et réclame le paiement d'une rançon pour pouvoir s'en servir de nouveau.

Un grand nombre d'entreprises espagnoles ont également été la cible d'une attaque informatique, dont le géant des télécoms Telefonica.

Au Portugal, Portugal Telecom a également annoncé avoir été victime d'une cyberattaque mais ajoute qu'aucun de ses services n'a été affecté.

La Russie a annoncé qu'un millier d'ordinateurs du ministère de l'Intérieur avait été affectés par la cyberattaque. D'après une source au fait du dossier citée par l'agence Interfax, le ministère n'a perdu aucune information dans cette attaque.

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QUETTA, Pakistan - Une bombe a explosé hier au Pakistan au passage d'un convoi de véhicules où se trouvait le vice-président du Sénat, faisant au moins 25 morts.

L'attaque, qui s'est produite près de la ville deMastung, à 50 km de la capitale de la province du Balouchistan, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) via son organe de presse Amak, qui précise que le kamikaze portait un gilet d'explosifs.

Le vice-président du Sénat, Abdoul Ghafoor Haideri, a confié à Reuters par téléphone ne souffrir que de blessures superficielles. Son chauffeur en revanche est au nombre des morts.

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FATIMA, Portugal - Francisco et Jacinta Marto, deux enfants bergers portugais dont les visions ont contribué au culte de la Vierge de Fatima, seront canonisés aujourd'hui par le pape François au cours d'une célébration qui pourrait réunir jusqu'à un million de fidèles.

L'histoire de Francisco et Jacinta Marto fascine les catholiques depuis la date supposée de l'apparition de la Vierge Marie qui leur aurait révélé trois secrets, le 13 mai 1917.

A son arrivée au sanctuaire de Fatima, le chef de l'Eglise catholique a prié pour la fin de toutes les guerres qui, a-t-il dit, lacèrent le monde et exhorté les croyants à faire "tomber tous les murs" pour répandre la justice et la paix.

Dans ce pays fortement imprégné de catholicisme, la visite du pape est un événement historique. Ils étaient plusieurs centaines de milliers à s'être massés hier soir au sanctuaire.

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ABIDJAN - Des militaires ivoiriens ont quitté leurs caserne, érigé des barricades et bloqué les rues de plusieurs villes du pays, notamment dans la capitale économique Abidjan, contestant le renoncement à leur exigence du versement de primes exprimé la nuit dernière par certains de leurs représentants.

Ces incidents sont le prolongement d'une mutinerie survenue au mois de janvier lorsque les militaires exigeaient du gouvernement le versement de primes.

Dans l'après-midi, un conseil national de sécurité a été organisé, a-t-on appris de source proche du ministère de la Défense.

Des milliers de soldats ivoiriens impliqués dans une mutinerie en janvier avaient accepté hier de renoncer à leurs revendications sur le versement de primes, a annoncé un porte-parole du groupe.

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BARI, Italie - Les ministres des Finances des sept nations les plus riches de la planète, réunis aujourd'hui en Italie, ont pressé les Etats-Unis de ne pas rompre avec la dynamique enclenché depuis des dizaines d'années en faveur de l'effacement du protectionnisme ni avec celle de la régulation économiques auxquelles s'oppose Donald Trump.

Ils se sont penchés sur les dossiers des inégalités, de la taxation internationale, de la sécurité informatique et de la lutte contre le financement du terrorisme. Mais cet agenda pourrait être bousculé par le discours de Donald Trump qui entend sortir du consensus qui se dessine depuis des années autour de l'effacement du protectionnisme et l'accélération de la lutte contre le dérèglement climatique.

Le sommet du G7 se tiendra en Sicile les 26 et 27 mai.