* En Europe, le CAC 40 a perdu 0,68% et le Stoxx 600 0,23%

* Les Français aux urnes dimanche, tensions sur les taux

* Wall Street dans le vert à mi-séance, malgré Nike

* L'inflation PCE se stabilise aux Etats-Unis en mai

par Claude Chendjou

PARIS, 28 juin (Reuters) - Les principales Bourses européennes, hormis Francfort, ont terminé vendredi dans le rouge pour la dernière séance du mois, le contexte politique lié aux élections en France ayant pris le pas sur la publication d'indicateurs macroéconomiques en Europe aux Etats-Unis.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,16%, le Standard & Poor's 500 de 0,27% et le Nasdaq de 0,30%, malgré le plongeon de Nike (-19,01%) qui a averti sur ses perspectives.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli 0,68% à 7.479,4 points, le risque politique dominant. Le Footsie britannique , plombé par le compartiment de la consommation cyclique, a perdu 0,19%. Le Dax allemand a grappillé 0,13%, grâce aux valeurs technologiques qui ont compensé la baisse du secteur des "utilities".

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,18% et le FTSEurofirst 300

de 0,21%. Le Stoxx 600 , en repli de 0,23% en clôture, a accusé une quatrième séance d'affilée dans le rouge avec une nette baisse du compartiment de la consommation.

La prime de risque sur les obligations d'Etat françaises a atteint vendredi 84 points de base, le niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2012, alors que le premier tour des élections législatives en France est prévu dimanche.

"Il y a un risque plus large de ralentissement (économique) en Europe lié à la France en fonction des résultats des élections", note James Reilly, économiste marchés chez Capital Economics.

Toujours sur le front politique, aux Etats-Unis, le camp démocrate a évoqué un "désastre" après la prestation de Joe Biden face à Donald Trump lors du premier débat en vue de l'élection présidentielle de novembre. En coulisses, la question d'un retrait de la candidature de l'actuel président des Etats-Unis est désormais envisagée par certains responsables démocrates.

Dans une séance en dents de scie, les indicateurs économiques du jour ont un temps ravi les investisseurs, notamment l'inflation PCE aux Etats-Unis qui s'est stabilisée en mai sur un mois et a ralenti à 2,6% sur un an. Après la publication de cette statistique, la probabilité d'une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en septembre a grimpé à 68% contre 61% auparavant.

Le moral des ménages américains s'est parallèlement dégradé en juin, mais à un rythme moins rapide que prévu en première estimation, selon les résultats définitifs de l'enquête de l'Université du Michigan.

En France, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) aux normes européennes a également rassuré, puisqu'il est ressorti conforme aux attentes, en hausse de 2,5% sur un an en juin après +2,6% en mai.

En Grande-Bretagne, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,7% au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, contre un consensus Reuters de +0,6%.

En Allemagne, le nombre de chômeurs a en revanche augmenté plus que prévu en juin, faisant ressortir un taux de chômage de 6,0%, dans un contexte de faiblesse économique qui pèse sur le marché du travail.



VALEURS EN EUROPE

Dans le sillage de Nike, qui a annoncé s'attendre à une baisse de son chiffre d'affaires en 2025, JD Sports a abandonné 5,42%, Puma 2,57%, tandis qu'Adidas a réduit ses gains en clôture à 0,18% après une hausse en matinée de 1,5%.

Nokia a pris 1,53% à la faveur du rachat de l'américain Infinera Corp pour une valeur d'entreprise de 2,3 milliards de dollars.

L'Oréal a reculé de 3,02%, le directeur général du groupe, Nicolas Hieronimus, ayant dit s'attendre à une croissance du marché de 4,5% à 5%, contre plus de 5% auparavant, en raison d'un rebond anticipé en Chine qui ne s'est pas matérialisé, selon une note de JPMorgan.

Atos a chuté de 15% après avoir annoncé avoir été informé des démissions avec effet immédiat de David Layani et Helen Lee Bouygues de son conseil d'administration et de la volonté de Onepoint de sortir de son capital.

Air France-KLM a perdu 1,82% à la suite d'un abaissement de recommandation de la part de Barclays.

Fortum a reflué de 4,65%, Goldman Sachs ayant abaissé son conseil sur le groupe finlandais à "vendre" en raison d'une hausse limitée du potentiel de l'action et des perspectives de bénéfice.

CHANGES

Le dollar recule vendredi de 0,03% face à un panier de devises de référence

après la publication de l'indice mensuel des prix PCE aux Etats-Unis.

L'euro grappille 0,07%, à 1,071 dollar, mais s'achemine vers une perte de 1,3% face au billet vert sur l'ensemble du mois, le repli le plus important depuis janvier, en raison du risque politique en France.

La livre sterling s'échange à 1,2639 dollar (+0,01%) et est en passe d'enregistrer sa plus forte hausse mensuelle (+0,6% à ce stade) face à l'euro depuis janvier. La monnaie britannique est soutenue par les données sur le PIB publiées ce vendredi et la perspective d'une stabilité politique avec la large victoire attendue des travaillistes aux élections législatives du 4 juillet.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 3,6 points de base, à 2,494% et celui de l'OAT française a avancé d'environ deux points, à 3,294%

Au moment de la clôture des Bourses en Europe, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans monte de 4,9 points de base, à 4,3332% dans une séance volatile où il est descendu à 4,261%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est stable vendredi après l'inflation américaine: le Brent grignote 0,09% à 86,47 dollars le baril , tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,33% à 81,47 dollars .

Les deux références du pétrole se dirigent vers un gain de près de 2% sur l'ensemble de la semaine et de plus de 6% sur le mois.

A SUIVRE LUNDI: (Rédigé par Claude Chendjou, édité par Tangi Salaün)