Au 66e Salon de Francfort, les stands des constructeurs allemands, notamment premium, donnent largement la vedette à cette nouvelle technologie qui associe le meilleur des deux mondes.

Comme pour un hybride classique, elle conjugue un moteur thermique et un moteur électrique mais permet aussi de recharger sa voiture sur le secteur et de rouler en mode purement électrique. Comme une voiture électrique classique, mais sans les craintes liées à l'autonomie.

"Les deux peuvent coexister et on va placer les différentes technologies dans une sorte de matrice qui dépendra des coûts, de la taille de la voiture ou de la fiscalité", a expliqué Eric Feunteun à Reuters en marge des journées presse du salon.

"On voit bien que les incitations fiscales, en fonction des pays et du temps, sont plus ou moins orientées vers l'une ou vers l'autre. En fonction de cela, il y aura l'une, l'autre, les deux qui émergeront, et avec l'Alliance (Renault-Nissan) on a ces solutions", a-t-il ajouté.

Eric Feunteun dit ne pas avoir observé de ralentissement des ventes de voitures électriques dans le sillage du bas niveau actuel des prix du pétrole, qui n'incite pas forcément à franchir le pas pour changer de type de motorisation.

"La corrélation, on ne la voit pas à court terme. Et aujourd'hui le véhicule électrique n'est pas qu'une question de comparaison par rapport aux cours du pétrole : c'est aussi une question de qualité de l'air ou de gestion des restrictions de circulation", explique-t-il.

PAS SUPPLÉMENTAIRE EN 2016

Les ventes de voitures électriques sont en forte hausse, de 50% depuis le début de l'année, en France et en Europe. L'accélération française est imputable à l'octroi d'un superbonus qui a dopé les ventes du duo de tête, la Renault Zoé et la Nissan Leaf. En juillet-août, le marché a même bondi de 80%.

Au total, 10.048 voitures électriques ont été immatriculées sur les huit premiers mois de l'année, soit 0,8% du marché français, contre 38.221 hybrides, dont 3.095 rechargeables.

A côté de sa famille de quatre véhicules électriques, qui s'est trouvée au coeur de la communication de Renault plusieurs années durant, le groupe ajoutera l'an prochain une Mégane semi-hybride avant l'arrivée de ses premiers vrais hybrides rechargeables à la fin de la décennie.

"Nous voulons être dans l'ensemble des segments du marché", explique Thierry Bolloré, directeur délégué à la Compétitivité de Renault. "Je pense à terme que l'électrique pur et l'hybride rechargeable vont s'équilibrer. L'électrique pur va faire beaucoup de progrès, mais pendant un temps va rester sur de l'urbain et du périurbain."

Renault compte lancer "bien avant 2020" un hybride rechargeable économique inspiré de son concept car "Eolab" et compatible avec sa future plate-forme de voitures citadines, a ajouté Thierry Bolloré. Il sera suivi vers 2020 d'une technologie hybride rechargeable plus haut de gamme adaptée à des voitures plus grandes ou plus sportives, et développée elle aussi pour l'ensemble de l'alliance Renault-Nissan.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co Ltd
Valeurs citées dans l'article : Renault, ALLIANCE, Nissan Motor Co Ltd, PREMIUM