Nasdaq et Ice ont choisi de s'adresser directement aux actionnaires du Big Board.

Cette décision était attendue après que le conseil d'administration a rejeté par deux fois les avances des deux groupes pour privilégier une offre de l'opérateur allemand Deutsche Börse à 10,2 milliards.

Le lancement de cette OPA pourrait contraindre Nyse à s'asseoir à la table des négociations ou à mettre en place des mesures défensives.

"Il est gênant que Nyse ait évité toute discussion avec Nasdaq. On a l'impression que la décision est biaisée en faveur de l'offre allemande alors qu'économiquement celle-ci n'est pas équivalente", constate Keith Wirtz, directeur des investissements chez Fifth Third Assets Management, qui détient plus de 100.000 titres Nyse.

"Les propositions actuellement sur la table ne devraient pas être les dernières. Le groupe allemand va être obligé de réagir aux décisions de Nasdaq", ajoute-t-il.

Jusqu'ici, Deutsche Börse n'a jamais évoqué une modification de son offre.

INTENTIONS SÉRIEUSES

"Le lancement de cette offre devrait convaincre le conseil d'administration de Nyse que nos intentions sont sérieuses", a déclaré dans un communiqué Robert Greifeld, directeur général de Nasdaq OMX.

Devant un parterre d'investisseurs de Nyse, le président du conseil d'administration Jan-Michiel Hessels avait qualifié jeudi l'offre de Nasdaq OMX d'"illusoire".

"Nous pensons que (Nasdaq OMX et Ice) n'obtiendront pas l'approbation nécessaire et nous pensons que leur offre est une stratégie pour entraver (notre fusion)", avait-il déclaré.

Nyse, qui gère notamment la Bourse de Paris, a également mis en avant un désaccord sur la stratégie de long terme de Nasdaq OMX et Ice.

Lundi, Nyse a annoncé dans un communiqué avoir pris connaissance de cette offre.

Le titre NYSE a clôturé en hausse de 0,98% à 40,40 dollars lundi. L'action Nasdaq, dont la cotation a été momentanément suspendue au moment de l'annonce, a terminé en très légère hausse de 0,07% à 27,14 dollars et l'action Ice cédait 1,78% à 118,2 dollars.

Jonathan Spicer et Paritosh Bansal, Catherine Monin pour le service français