Johannesburg (awp/afp) - Le géant sud-africain de la distribution Steinhoff, secoué par un énorme scandale financier, a annoncé mardi revoir les bilans financiers de plusieurs de ses filiales pour les années 2015 et 2016.

"On ne peut plus se fier aux bilans financiers 2015 et 2016" de Steinhoff Investments Holdings, qui englobe les entreprises africaines du groupe, et de Steinhoff International Holdings Proprietary Limited, a estimé la société dans un communiqué.

La maison-mère de Conforama ajoute qu'il est "probable" qu'il faille également revoir les bilans financiers "antérieurs à 2015" pour ces deux entités.

En revanche, il n'est pas à l'ordre du jour de revoir les bilans financiers de Steinhoff Services Limited.

Steinhoff fait l'objet d'une enquête en Allemagne au sujet d'irrégularités comptables, avec un trou de six milliards d'euros dans ses comptes.

En raison de ce scandale, le groupe a indiqué début décembre ne pas être en mesure de publier dans l'immédiat les résultats financiers audités de 2017. L'affaire a provoqué la démission de son patron, Markus Jooste, puis du PDG par intérim et principal actionnaire Christo Wiese.

Depuis début décembre, l'action Steinhoff a perdu 87% de sa valeur à la Bourse de Johannesburg. Mardi en fin de matinée, elle se ressaisissait cependant de 15% par rapport à la veille.

"Le fait que la révision des bilans ne s'applique pas à Steinhoff Services Limited devrait être vu de façon positive puisque cela laisse penser que les problèmes comptables sont confinés à des opérations européennes", a estimé l'analyste Charles Allen à l'agence financière Bloomberg.

Steinhoff est présent dans une trentaine de pays de la planète, avec en Europe des enseignes comme Conforama en France, sponsor de la ligue 1 de football tricolore, ou Poundland, la chaîne britannique de magasins à prix unique.

L'affaire Steinhoff provoque aussi des sueurs froides en Afrique du Sud, où le groupe est l'une des principales capitalisations boursières de la place de Johannesburg. La chute de son titre a mis en difficulté le principal fonds de pension des fonctionnaires du pays, qui détient près de 9% de son capital.

Le ministère sud-africain des Finances et la Bourse de Johannesburg ont ouvert une enquête sur les comptes du groupe.

afp/rp