Plusieurs analystes avaient prévenu : les investisseurs vont se montrer sourcilleux concernant le niveau des investissements des opérateurs télécoms lors de cette saison de résultats trimestriels qui commence cette semaine dans le secteur. Aujourd'hui, l'opérateur suédois Telia semble bien faire les frais de ce regain d'attention sur les Capex après avoir fait état d'investissements supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Ces derniers se sont élevés à 4,53 milliards de couronnes suédoises contre 4,35 milliards attendus et le titre perd plus de 2% à 35,8 couronnes suédoises.

Sur l'ensemble de l'exercice 2016, Telia a dépensé 15,016 milliards de couronnes pour étendre son réseau et améliorer sa couverture. Ce montant se trouve donc plutôt dans le haut de la fourchette visée par les analystes, à savoir 14-15 milliards de couronnes. Le consensus était précisément à 14,9 milliards de couronnes. L'enjeu est d'autant plus important que les analystes prévoient une baisse des investissements du groupe l'année prochaine, à 12,6 milliards de couronnes.

Dès hier, avant même la publication du groupe, Credit Suisse alertait sur l'augmentation du risque pesant sur la perspective de Capex de Telia. Il faisait référence pour cela à des informations de la presse suédoise indiquant que le groupe prévoyait d'investir 12 milliards de couronnes dans son réseau fibre entre 2015 et 2018, un montant là encore supérieur à la prévision initiale du groupe de 9 milliards. Credit Suisse ajoutait que la hausse attendue des dépenses pour la seule fibre et les plans ambitieux de déploiement de la 5G met en cause les prévisions des analystes d'une baisse des investissements dans les années à venir.

Pour les opérateurs télécoms, qui doivent traditionnellement concéder de lourds investissements, l'enjeu est de parvenir à tenir leurs objectifs de couverture sans pour autant brûler tout leur cash et se voir contraint de couper dans leurs dividendes. Là encore, les attentes sont plutôt à une hausse du dividende pour plusieurs opérateurs, selon les analystes, notamment en France. Pour l'heure, Telia est aussi au rendez-vous sur ce point mais l'avertissement est lancé...

La leçon vaut aussi pour les groupes français qui réalisent de lourds investissements depuis plusieurs années maintenant, les uns pour accroitre leur avantage concurrentiel dans la fibre, les autres pour rattraper leur retard.