WeWork Inc. a annoncé qu'Anant Yardi a pris la direction de WeWork le 30 mai, suite à la décision du tribunal fédéral des faillites de transférer le contrôle du géant du co-working à ses créanciers. Anant Yardi, un entrepreneur discret mais très prospère, figure parmi les plus riches de l'industrie du logiciel. Son parcours a commencé en 1963, lorsqu'il est devenu la deuxième personne à obtenir le meilleur classement à l'IIT JEE, un prestigieux concours d'entrée en ingénierie en Inde.

Yardi s'est installé aux États-Unis en 1968 et a fondé Yardi Systems en 1984, une société spécialisée dans les logiciels de gestion immobilière. Yardi Systems génère un chiffre d'affaires annuel de près de 3 milliards de dollars, ce qui fait de lui un milliardaire. Selon le Financial Times, Yardi a investi plus de 200 millions de dollars dans WeWork il y a moins de deux ans par le biais d'un véhicule anonyme.

Récemment, il a engagé 337,5 millions de dollars supplémentaires pour contrer l'offre de l'ancien PDG de WeWork, Adam Neumann, qui tentait de reprendre le contrôle de l'entreprise. Yardi prévoit d'orienter WeWork vers les petites entreprises et d'intégrer des technologies similaires à celles des hôtels, comme les réservations en temps réel. Malgré les récentes difficultés de l'entreprise, Yardi reste optimiste quant à son avenir.

Le 30 mai, le juge américain des faillites John Sherwood a approuvé le plan de redressement de WeWork au titre du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Cette approbation permet au fournisseur d'espaces de bureaux partagés d'éliminer 4 milliards de dollars de dettes et de transférer les capitaux propres de l'entreprise à un groupe de prêteurs et à la société de technologie immobilière Yardi Systems, selon Reuters. Lors de l'audience au tribunal de Newark, dans le New Jersey, Steven Serajeddini, avocat de WeWork, a confirmé que l'entreprise était prête à sortir de la faillite sans dettes "dans quelques jours". Il s'agit d'une étape cruciale pour WeWork, qui a dû faire face à des pertes importantes et à une extension excessive de son portefeuille immobilier, ce qui l'a conduit à déposer le bilan en novembre 2023.

La procédure de faillite a permis à WeWork de négocier avec ses propriétaires une réduction substantielle des coûts futurs des loyers et de résilier les baux d'environ un tiers de ses sites. Cette stratégie permettra à l'entreprise d'économiser plus de 12 milliards de dollars en loyers futurs. Après la faillite, WeWork prévoit d'exploiter 337 espaces de bureaux partagés, avec plus de 170 sites aux États-Unis et au Canada.

Au cours du processus de restructuration, WeWork a rejeté une autre proposition de rachat émanant de son cofondateur et ancien PDG, Adam Neumann. Les prêteurs de l'entreprise ont préféré une prise de participation à l'offre de Neumann, jugée insuffisante.