DAVOS, Suisse, 24 janvier (Reuters) - Emmanuel Macron a vanté mercredi devant des centaines de dirigeants économiques, financiers et politiques réunis à Davos une France en mouvement, décidée à accroître sa compétitivité, la prise de risque et l'innovation.

Le président français a porté lors d'un discours, dont les vingt première minutes étaient en anglais, le message "France is back" (La France est de retour), en y ajoutant la dimension européenne : "France is back at the core of Europe" (La France est de retour au coeur de l'Europe).

Après avoir présenté les réformes engagées et celles qu'il compte mener - dont la baisse de l'impôt sur les sociétés à 25% et le prélèvement unique sur le capital - il a dit son souhait qu'une avant-garde européenne aille de l'avant dans les prochaines années.

Passant en langue française, il a plaidé devant les participants au Forum économique mondial pour une économie réorientée pour enrayer le creusement des inégalités, appelant à "un nouveau contrat mondial" articulé autour de l'investissement, du partage et de la protection.

A la veille de l'arrivée du président américain, Donald Trump, dans la station des Alpes suisses, il s'est permis une plaisanterie sur son compte, soulignant qu'aucune personnalité doutant du changement climatique n'avait été invitée cette année.

Il a également plaisanté sur la France, expliquant que son pays avait dans le passé testé avec succès les politiques faisant fuir les talents.

Comme la chancelière allemande Angela Merkel quelques heures plus tôt (), il a plaidé pour le multilatéralisme, mis à mal par Donald Trump et certains pays de plus en plus agressifs.

Allusions à Donald Trump encore, il a évoqué la menace sur certains accords commerciaux et répété que, face au dérèglement climatique, "on est en train de perdre la bataille".

Invitant les chefs d'entreprise et financiers à s'engager dans le combat pour un développement économique plus harmonieux, il a jugé que "vivre dans un monde darwinien n'est pas bon".

"Personne ne pourra me soupçonner de ne pas être business friendly", a-t-il dit, avant de plaider pour renforcer la coopération contre l'optimisation fiscale - invitant la Chine et les Etats-Unis à rejoindre les initiatives en cours et évoquant sur cette question les grands groupes du secteur du numérique.

Il s'est en outre dit favorable à ce que le Fonds monétaire international (FMI) puisse superviser l'ensemble du système financier mondial, y compris le secteur bancaire parallèle (shadow banking) et les cryptomonnaies. (Noah Barkin à Davos et Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Yves Clarisse)