Malgré la dégradation du FESF, la monnaie unique européenne se reprend de 1% ce midi contre le billet vert et remonte ainsi près de 1,28 dollar l'euro, niveau touché ce matin. Il avait terminé hier soir à 1,2650 dollar. L'euro gagne ainsi 1,14% à 1,2794 dollar mardi midi, et il prend aussi 1,07% à 98,3 yens l'euro.

Le sentiment est plus limité face à la livre sterling (+ 0,64% à 0,8316), quand le franc suisse grappille 0,06% à 1,2101 franc l'euro.

Le sentiment positif est notamment soutenu par l'indicateur de la matinée : l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne s'est sensiblement redressé de 32,2 points pour atteindre -21,6, alors que les économistes anticipaient une amélioration bien plus ténue. Les opérateurs américains, absents pour la plupart hier pour cause de Martin Luther King's Day, vont aussi revenir aujourd'hui.

L'euro reprend ainsi des couleurs après avoir été pénalisé, depuis vendredi, par la dégradation par Standard & Poor's de la notation des dettes souveraines de neuf pays de la zone euro, dont la France, dégradée d'un cran. Nombre de pays d'Europe situés plus au Sud, comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Chypre, ont été dégradés de deux crans.

Hier, l'agence a dans la même logique dégradé la note du Fonds européen de stabilité financière (FESF). 'La note du FESF dépend en effet de celles des Etats de la zone euro qui le garantissent. Or, les garanties des pays notés 'AAA' ont diminué de 271 milliards d'euros avec la dégradation de la France et l'Autriche. La nouvelle note de long terme du fonds est donc 'AA+'', explique Aurel BGC ce matin.

'La capacité de prêts actuelle du FESF est de 250 milliards d'euros environ sur une enveloppe initiale de 440 milliards, un montant insuffisant s'il fallait venir en aide à un pays comme l'Italie', ajoutent les spécialistes.

Reste à savoir si les pays d'Europe, et notamment l'Allemagne, qui reste notée 'AAA', voudront ou non augmenter leur participation à ce fonds.

'Le ministre des Finances allemand a déclaré que les 211 milliards d'euros allemands à disposition du FESF étaient suffisants malgré la baisse de notation de 9 pays européens et que la menace de perte du triple AAA pour le FESF n'était pas un problème', rapportent ce matin les cambistes de Pictet & Cie.

Un économiste de S&P's a indiqué hier s'attendre à un défaut de paiement de la Grèce sous peu, rappelle un cambiste nord-européen, qui ajoute aussitôt : 'il faut garder à l'esprit que les semaines qui viennent seront très probablement marquées par nombre de déclarations ambiguës de la part des différentes institutions liées à l'Union européenne, au FMI et à la Grèce'. Alors qu'il faut d'urgence trouver une solution, la pression monte et elle génère une certaine cacophonie. Gare, donc, aux gros titres de la presse, ajoute le cambiste.

En attendant, la BCE est de nouveau intervenue sur les marchés obligataires pour acheter des obligations italiennes et espagnoles, ajoutent les analystes genevois. “L'accord sur le pacte budgétaire interviendra fin janvier et il sera signé début mars”, ajoute Pictet.


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