Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux peinaient à afficher une direction claire mercredi, partagés entre la perspective de restrictions accrues face au Covid-19 en Europe, et les espoirs de reprise incarnés par les Etats-Unis avant un discours très attendu de Joe Biden.

Vers 16H20 (14H20 GMT), la Bourse de Paris perdait 0,32%, Francfort 0,10% et Londres 0,37%, pendant que Milan gagnait 0,24% et que Madrid se stabilisait (-0,07%). A Zurich, le SMI cédait 0,59%.

De son côté, après avoir rebondi à l'ouverture, Wall Street évoluait en ordre dispersé: vers 14H20 GMT, le Dow Jones s'effritait de 0,04% tandis que le S&P 500 gagnait 0,51% et que le Nasdaq montait de 1,59%.

Plus tôt dans la journée, les Bourses asiatiques avaient clôturé en baisse: l'indice Nikkei à Tokyo a perdu 0,86%, la Bourse de Shanghai a abandonné 0,43% et Hong Kong 0,27%.

"Une humeur hésitante prévaut sur les marchés boursiers jusqu'à présent, les investisseurs attendant le nouveau plan de relance des infrastructures de 2.000 milliards de dollars du président Joe Biden qui sera dévoilé plus tard dans la journée", avance Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Le président américain va proposer mercredi d'investir quelque 2.000 milliards de dollars dans les infrastructures, avec l'objectif affiché de créer des millions d'emplois et de relever le défi de la compétitivité face à la Chine.

La première phase de son programme "Build Back Better" ("Reconstruire mieux"), qu'il présentera lors d'un discours à Pittsburgh (Pennsylvanie), détaillera ces investissements étalés sur huit ans.

Les "préoccupations persistantes en matière d'inflation" expliquent aussi l'humeur mitigée des marchés, selon M. Veyret, alors que "le déploiement des vaccins dépasse les objectifs" aux Etats-Unis, "ce qui conduit les investisseurs à anticiper une hausse de l'inflation américaine plus tôt qu'en Europe dans la perspective d'une forte reprise".

Cela s'est traduit ces derniers jours par une nette accélération à la hausse du rendement américain à dix ans, même si celui-ci se stabilisait autour de 1,72% ce mercredi, en amont des annonces de Joe Biden.

De son côté, le président français Emmanuel Macron devrait annoncer lors d'une allocution télévisée à 20H00 (18H00 GMT) un nouveau tour de vis contre la pandémie de Covid-19, à l'image de plusieurs autres pays d'Europe qui multiplient les restrictions.

Côté indicateurs, le nombre de créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis a fortement augmenté en mars grâce à la reprise du secteur des services, selon l'enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP.

Les promesses de ventes de logements ont en revanche fortement chuté outre-Atlantique en février.

De son côté, l'inflation en zone euro a augmenté en mars, à 1,3% sur un an, reflet d'une embellie économique après une année de crise. Cette embellie a notamment permis aux principaux indices boursiers européens de bondir entre 4% et 9% en mars.

Deliveroo provoque une indigestion ___

La plateforme de livraison alimentaire connaissait des débuts difficiles à la Bourse de Londres (-23% à 298,80 pence) après une entrée sur le marché qui avait valorisé la société à 7,6 milliards de livres et suscité des interrogations sur le statut de ses livreurs.

H&M RÉAGIT SUR LE BOYCOTT CHINOIS ___

Le géant suédois du prêt-à-porter reculait de 3,76% à 195,75 couronnes à la Bourse de Stockholm. Il a affirmé mercredi faire "tout son possible" pour trouver une issue au mouvement de boycott qu'il subit en Chine après s'être engagé à ne pas acheter de coton du Xinjiang, sans calmer la tempête sur les réseaux sociaux chinois.

Anticancéreux approuvé pour Ipsen ___

Le laboratoire français (+3,93% à 72,75 euros) a annoncé mercredi que la Commission européenne avait approuvé son traitement anticancéreux Cabometyx, en association avec une autre molécule de Bristol-Myers Squibb, pour les patients atteints d'un carcinome du rein avancé.

Du côté du pétrole, des changes et du bitcoin ___

Vers 14H05 GMT (16H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 63,76 dollars à Londres, en baisse de 0,59% par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois perdait 0,02%, à 60,54 dollars.

Dans le même temps, l'euro montait de 0,20% face au billet vert, à 1,1740 euro pour un dollar tandis que le yen cédait 0,36% face au billet vert, à 110,75 yens pour un dollar.

Le bitcoin se stabilisait (-0,2%) à 58.568 dollars.

afp/rp