* Le Dow et le S&P cèdent 0,43%, cinquième baisse consécutive

* Le Nasdaq, soutenu par Apple, limite son recul à 0,12%

* Les indicateurs du jour accroissent la nervosité avant les chiffres de l'emploi

NEW YORK, 5 décembre (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse pour la cinquième séance consécutive jeudi dans un marché toujours dans le brouillard quant au moment que choisira la Réserve fédérale pour commencer à réduire ses mesures de soutien à l'économie.

La croissance plus forte que prévu annoncée pour le troisième trimestre n'a pas apporté d'éléments de réponse aux investisseurs qui attendent maintenant les chiffres de l'emploi de novembre, publiés vendredi, pour se faire une idée plus précis de l'évolution de la politique monétaire.

L'indice Dow Jones des 30 industrielles et le Standard & Poor's 500 ont tous les deux cédé 0,43%, le premier lâchant 68,26 points à 15.821,51 et le second 7,78 à 1.785,03.

Il faut remonter à septembre pour voir le S&P-500 aligner une série de cinq baisses consécutives, mais l'indice de référence des gérants américains n'en conserve pas moins un gain de 25% depuis le début de l'année.

La croissance du produit intérieur brut au troisième trimestre a été révisée en forte hausse à +3,6% en rythme annualisé, du jamais vu depuis le premier trimestre 2012, mais ce bon chiffre est en trompe-l'oeil puisque dû surtout à un mouvement d'accumulation des stocks par les entreprises. La demande sous-jacente est en revanche restée faible, ce qui plaide pour le maintien par la Fed de sa politique de soutien. (voir )

"En surface ça a l'air très bien mais si on creuse un peu, ce n'est pas aussi bon que cela", commente Fred Dickson, stratège chez D.A. Davidson & Co. à Lake Oswego (Oregon).

Un des responsables de la Fed, Dennis Lockhart, a minimisé la statistique en affirmant que les chiffres d'un trimestre "ne faisaient pas une tendance" et en notant que les estimations restent prudentes pour les trois derniers mois de l'année.

"On ne peut pas encore parler de percée en termes de croissance", a dit le président de la Fed d'Atlanta devant un parterre de banquiers et d'hommes d'affaires.

La plupart des économistes pensent que la banque centrale attendra le mois de mars pour commencer à diminuer ses rachats d'obligations du Trésor et de titres hypothécaires, qu'elle effectue actuellement au rythme de 85 milliards de dollars par mois, mais le "tapering" pourrait débuter plus tôt si les chiffres de vendredi montrent un marché du travail vigoureux.

Le marché attend 180.000 créations d'emplois non agricoles en novembre après les 204.000 annoncées pour octobre, avec un taux de chômage en baisse à 7,2% contre 7,3%.

D'ores et déjà le département du Travail a annoncé que les demandes d'allocations chômage avaient diminué de 23.000 pendant la dernière semaine du mois, à 298.000, soit leur troisième recul consécutif alors que le marché les attendait en hausse.

MICROSOFT TIRE LE NASDAQ À LA BAISSE

Sur le front des valeurs, Apple a progressé de 0,51% à 567,90 dollars, après un plus haut d'un an à 575,14, dans la perspective d'un accord commercial avec China Mobile , le premier opérateur mobile chinois, qui doperait ses ventes d'iPhones.

Microsoft a en revanche plombé le Nasdaq avec un recul de 2,41%, dans des volumes étoffés. Le patron de Ford Alan Mulally, pressenti pour succéder à Steve Ballmer à la tête du géant des logiciels, a affirmé à Bloomberg TV qu'il "adorait servir Ford et qu'il n'y avait pas de changement en vue." Le constructeur automobile, qui a dévoilé ce jeudi sa nouvelle Mustang vendue à l'international, a gagné 0,72%.

Aux banques, Citigroup a cédé 1,88% et Morgan Stanley 2,96% alors que Deutsche Bank est passée d'"achat" à "conserver" sur les valeurs.

Sur le Nasdaq, l'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts a chuté de 5,95% après avoir admis que des problèmes techniques affectant son jeu "Battlefield 4" retarderaient la sortie d'extensions du jeu sorti en octobre.

Dans le secteur de la distribution, J.C. Penney a chuté 8,39% sur une information selon laquelle l'investisseur activiste J. Kyle Bass serait sorti du capital. (Chuck Mikolajczak, Véronique Tison pour le service français)