Pékin (awp/afp) - La Chine a infligé des amendes pour fraude, dépassant 160 millions d'euros, pour sanctionner les premières manipulations liées à la plateforme boursière Shanghai-Hong Kong, Pékin voulant intensifier la chasse aux "crocodiles" de la finance.

L'autorité de régulation des marchés financiers (CSRC) a condamné, pour un montant d'amendes totalisant 1,2 milliard de yuans, un investisseur chinois nommé Tang Hanbo et sa firme de courtage réunissant plusieurs membres de sa famille, a-t-elle annoncé lundi dans un communiqué.

Ces fraudeurs sont accusés d'avoir manipulé à leur avantage le cours de plusieurs titres, dont celui d'une société chinoise --Zhejiang China Commodities City Group-- cotée à Shanghai et concernée par la plateforme de connexion associant les places shanghaïenne et hongkongaise.

Ce "Hong Kong-Shanghai Connect", lancé en fanfare fin 2014, permet aux investisseurs de chacune des deux Bourses d'acheter des actions sur l'autre place. Des investisseurs étrangers peuvent ainsi acheter, en passant par l'ex-colonie britannique, des actions en yuans de sociétés cotées en Chine continentale.

M. Tang et ses partenaires --de nationalité chinoise-- multipliaient les faux ordres à l'achat pour gonfler artificiellement le cours de l'action avant de le laisser s'effondrer brutalement, a expliqué le régulateur, selon qui il s'agit du premier cas de fraude sur cette plateforme boursière transfrontalière.

Depuis l'effondrement spectaculaire des Bourses chinoises à l'été 2015, les autorités ont intensifié la répression des "manipulateurs de marché" et des "spéculateurs", plaçant sous enquête plusieurs grands cabinets de courtage.

Fin février, Liu Shiyu, président de la CSRC, s'était également engagé à intensifier la chasse aux "gros crocodiles de la finances", accusés de faire main basse sur les économies des petits investisseurs, à coups de délits d'initiés et de manipulations de cours.

afp/jh