(Commodesk) C’est une usine qui a coûté son poste au précédent ministre de l’Industrie. La raffinerie du Nil Bleu de Kenana, la première compagnie sucrière soudanaise, devait ouvrir ses portes en avril, mais n’était pas parvenu à surmonter un problème informatique. L’inauguration avait été annulée le jour d’un rendez-vous avec la banque islamique de développement, alors que les cartons d’invitations étaient déjà imprimés.

L’Etat soudanais, la compagnie sucrière Kenana et le fond souverain koweitien KIA sont actionnaires pour trois tiers de l’entreprise, représentant un investissement de 1 milliard de dollars.

Troisième producteur de sucre africain à ce jour, après l’Egypte et l’Afrique du Sud,  le Soudan entend gagner la première place avec cette raffinerie. Capable de traiter 24.000 tonnes de cannes par jour, pour en tirer 2500 tonnes de sucre, elle produirait 9 millions de sacs par an, 450.000 tonnes. Sachant que le pays importe 400.000 tonnes de sucre par an, il deviendrait autosuffisant d’ici à 2014.

Le Soudan a quatre autres raffineries en projet, qui porteraient sa production sucrière à deux millions de tonnes en 2016, grâce à des prêts des banques de développement de l'Inde et de la Chine.

Les installations du Nil Bleu produiront également 170.000 tonnes de mélasses, donnant 50.000 tonnes d’éthanol par an, 100.000 tonnes de tourteaux pour le bétail, et 104 mégawatts d’électricité en brulant la bagasse, résidu de la production sucrière. La raffinerie en consommera la moitié, estime l’ingénieur chargé du projet.