Paris (awp/afp) - Le conseil d'administration d'Air France-KLM "sera très vigilant sur les conséquences" de la prise de participation de l'Etat néerlandais "sans aucune concertation" au capital du groupe, a indiqué le groupe mercredi dans un communiqué à l'issue d'une réunion extraordinaire du conseil.

"Le conseil d'administration (...) a pris acte de la prise de participation de 12,68% de l'État néerlandais dans le capital du groupe, sans aucune concertation", a-t-il indiqué lendemain de l'annonce surprise du gouvernement néerlandais.

Il "sera très vigilant sur les conséquences de cette prise de participation pour le groupe, ses collaborateurs, sa gouvernance et la perception du marché", a-t-il ajouté.

"Il fera en sorte que celle-ci n'affecte pas la nouvelle dynamique du groupe et de ses compagnies, impulsée par le directeur général du groupe" Benjamin Smith, poursuit le texte en appelant "l'ensemble des dirigeants et des équipes à se concentrer sur le développement des activités commerciales et l'amélioration opérationnelle, pour qu'Air France-KLM reprenne sa place de leader du transport aérien européen".

Le Conseil est composé de 16 membres, dont deux proposés par l'État français et un représentant de l'Etat nommé par arrêté ministériel. Quatre personnalités néerlandaises y siègent également.

Le ministre néerlandais des Finances Wopke Hoekstra s'est félicité après l'irruption de son pays au capital du groupe d'avoir "désormais le pouvoir de vote autour de la table", promettant d'être "un actionnaire actif mais pas un actionnaire activiste".

"Cette opération intervient au moment où, après discussion avec ses partenaires dont l'État néerlandais, le groupe avait approuvé à l'unanimité, dans un esprit de dialogue et d'ouverture, les règles de sa nouvelle organisation managériale sous le leadership de Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM. Le groupe s'apprêtait également à confirmer ses engagements vis-à-vis de l'État néerlandais visant à renforcer le développement de Schiphol (l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol) comme hub européen et soutenir le développement de KLM", souligne le texte du conseil d'administration.

Selon Bercy, un protocole d'accord portant sur "la préservation de la plate-forme de Schiphol" avait été "négocié par Air France-KLM avec les autorités néerlandaises" et était prêt à être signé mardi. "Pour l'instant il va être mis de côté", a ajouté le ministère.

Selon Cora van Nieuwenhuizen, ministre de l'Infrastructure néerlandais, La Haye craint qu'à terme, une grande partie des vols de KLM ne soit transférée à Paris, ce qui ferait perdre à l'aéroport de Schiphol sa fonction de hub. Cela entraînerait des pertes d'emplois et pénaliserait fortement le climat d'investissement pour des entreprises internationales. La ministre a évoqué les exemples de l'aéroport de Bruxelles, affaibli par la fin de la compagnie Sabena, ou encore Zurich après l'arrêt de Swiss Air.

afp/rp