Tous les segments — Zara, Zara Home, Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho — sont en croissance. L'enseigne-étendard Zara, loin de l'essoufflement craint par les analystes, délivre une augmentation des ventes de 21%.

Pour le groupe espagnol, l'exercice 2022 s'inscrit dans la lignée d'une décennie exceptionnelle : le chiffre d'affaires consolidé a doublé, de €16 à €32 milliards, et les marges d'exploitation ont été admirablement maintenues autour de 17%-18%.

Tant au niveau de la croissance que des marges, cette performance laisse les deux rivaux historiques d'Inditex — le japonais Fast Retailing, propriétaire d'Uniqlo, et le suédois H&M — loin derrière dans le rétroviseur. 

Solidement tenu par la famille Ortega, Inditex défend par ailleurs un excellent bilan, sans dette nette, avec une trésorerie pléthorique et un passif total convert par les seuls actifs courants. 

Le capacité du groupe à lancer de nouveaux concepts à succès — et à autofinancer leur développement — est désormais démontrée. Elle devrait rassurer ceux qui, parmi les analystes, craignaient que le succès de Zara ne s'essouffle. 

Une simple visite dans l'un des magasins suffit généralement à dissiper ces craintes. Les ventes à périmètre comparable augmentent d'ailleurs de 23%, et la productivité — chiffre d'affaires divisé par surface de vente totale — de 16%. 

Les ventes en ligne, pendant ce temps, doublent en trois ans, quoique l'année 2022 n'amène ici rien de sensationnel, avec une croissance de 4% seulement. Au niveau géographique, l'Europe représente toujours les deux-tiers du chiffre d'affaires : le potentiel d'expansion en Asie et en Amérique du Nord fait saliver.

Inditex a généré €35 milliards de profits sur la décennie 2012-2022. €21 milliards ont été retournés en dividendes, €7 milliards ont servi au désendettement, et les €7 milliards restants se sont accumulés dans la trésorerie. 

Manifestement, on aime la règle de sept chez les Ortega. A x20 les profits, le groupe s'échange d'ailleurs sous sa moyenne de valorisation à dix ans de x27 fois les profits.